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C’était une descente très attendue, pour la résurrection officielle de la centrale hydroélectrique de Mekin dont on n’avait plus entendu parler depuis deux ans. Le ministre de l’eau et de l’énergie (Minee), Gaston Eloundou est donc descendu sur le terrain, accompagné pour la circonstance des Directeurs généraux d'ENEO, de la SONATREL, de l'ARSEL, de EDC, et de HYDRO-MEKIN. Objectif, évaluer l'état d'avancement des tests de performance de la centrale hydroélectrique de Mekin, en même temps que la mise en œuvre des travaux de réhabilitation de la ligne D34 de distribution d'électricité 30 Kilovolts sur l'axe Mbalmayo - Sangmelima - Ndjom Yekombo, réalisés par la société ENEO, qui devront permettre à terme, de garantir une injection optimale de l'énergie produite par le barrage hydroélectrique de Mekin dans le réseau interconnecté sud.
« Le principal message de ce jour est de dire que le barrage de Mekin est désormais en production. Nous avons constaté par nous -mêmes que toutes les trois machines du barrage de Mekin sont en train de produire et injecte désormais dans le Réseau Interconnecté Sud (RIS). Donc, le barrage de Mekin alimente désormais Meyomessala, les autres localités de Dja Et Lobo et une bonne partie de la région du Centre à partir de l’énergie qui arrive au poste de Ndjom- Yekombo », explique le ministre.
Il ajoute : « Nous avons fait le tour de l’ouvrage. Nous avons constaté qu’il y a quelques petits réglages à faire. Aussi, les études d’impact sont en cours pour une meilleure définition du périmètre de la zone qui permettra de voir s’il y a lieu d’organiser encore des indemnisations pour des personnes qui jadis n’avaient pas été prises en considération. Le barrage des Mekin injecte sur une ligne Moyenne Tension de 30 000 volts et c’est une ligne qui assure également la distribution. Le constat que nous faisons c’est que sur ce long trajet, il y a beaucoup de déviations et au niveau de ces déviations, il y a des appareils de protection ».
De quoi rassurer les populations qui avaient déjà pris pour habitude d’aller procéder elles-mêmes au branchement en cas de déviation en défaut. « Chaque fois qu’une déviation est en défaut, on se rend compte que les populations vont venir n’importe qui pour remettre l’énergie en service. Un comportement qui a un impact négatif sur l’ouvrage. Notre première mission était donc de sensibiliser. Dans le cadre de cette sensibilisation, les populations ont effectivement posé ce problème. Certaines se plaignent de ne pas être branchées. Nous avons donné instructions à Eneo d’organiser une campagne massive de branchement des populations. Mais le leitmotiv était de sensibiliser les populations pour reconnaître les vrais agents d’Eneo », martèle Gaston Eloundou Essomba.
La société Eneo devra achever la réhabilitation de la ligne de distribution d’électricité de 30 kilovolts Mbalmayo-Sangmelima-Ndjom Yekombo.
Pour expert d’Hydro Mekin, « En ce moment par exemple, l’énergie produite par les trois groupes est en train de tourner et produit 7,5 MW qui arrive ici. Avec cette puissance, on a déjà dépassé en principe la charge de D31 qui en journée est souvent de 4,5MW. Ce qui veut dire que les 3 MW qui sont au-dessus sont pris par la ville de Mbalmayo. C’est à dire que les charges de la ville de Mbalmayo sont alimentées par la centrale hydroélectrique de Mekin ».
Projection
Au regard du niveau d'avancement assez satisfaisant des travaux de nettoyage de ces lignes D34 par les équipes d'ENEO mobilisées sur le terrain, la fin des tests de performance du barrage hydroélectrique de Mekin est fixée pour le mois d'août 2022, tandis que la réception définitive de cette infrastructure énergétique de 2ème génération est annoncée pour le 4ème trimestre de l'exercice 2022. Mais cela n’aura pas été sans écueils.
C’est en effet depuis 2015 que la société Hydro Mekin annonce en vain la mise en marche de cet ouvrage hydroélectrique. Mise sous tension depuis juin 2019, après plusieurs années de retard dans la livraison du chantier, cette centrale construite dans la région du Sud du pays n’a jamais véritablement fonctionné, en raison de nombreuses difficultés aussi bien technique, environnementale que juridico-administrative.
En 2020, à cause d’une panne sur la « bobine du point neutre », cette centrale a été mise à l’arrêt. La société Hydro Mekin en charge de l’exploitation de l’ouvrage a procédé à son remplacement et les essais techniques ont été lancés pour une mise en service commerciale prévue en janvier 2021. Mais ces essais ont été plus longs que prévu et c’est finalement en cette année 2022 que les premières injections de MW dans le RIS sont effectives.
Construite par la China National Electric Engineering Corporation (CNEEC) cette infrastructure énergétique est essentiellement destinée à alimenter en électricité les huit communes du département du Dja et Lobo, grâce à une ligne d’évacuation d’énergie de 33 kilomètres. D’un coût initial de 25 milliards FCFA (Exim Bank of China à hauteur de 75% et l’État du Cameroun à hauteur de 25%), le projet avait déjà englouti 34,5 milliards de FCFA en début 2020, selon la société de projet HydroMekin.
Par Zephirin Koloko
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