Monarchie : La chute de la dynastie Bongo fragilise le projet franckiste
Très virulents à travers les réseaux sociaux depuis environ 2 ans, les jeunes du mouvement franckiste sont dans une léthargie incomprise depuis la chute d'Ali Bongo, fils de l'ancien dictateur gabonais Omar Bongo.

Le récent coup d'État au Gabon voisin n'a pas seulement marqué la fin de la dynastie Bongo après environ 60 ans de règne. Selon plusieurs experts, ce coup de force militaire a considérablement affaibli le mouvement franckiste. Ce mouvement, initié par Mohamed Rahim Noumeu et aujourd'hui porté par des jeunes regroupés en environ 5 factions, prône tous le remplacement du président de la République Paul Biya par son fils aîné, Franck Biya. Un projet controversé dans les rues de Yaoundé. La plupart des jeunes, principalement des étudiants, n'approuvent pas ce projet qui vise clairement à monarchiser le Cameroun selon eux, en suivant ce modèle de succession à la tête du pays. Un modèle de succession qui a d'ailleurs conduit Ali Bongo à la magistrature suprême gabonaise après le décès de "papa Bongo" en 2009. Un flambeau qu'il a difficilement maintenu d'une main de fer pendant 14 ans, jusqu'à la prise du pouvoir par les militaires au Gabon dans la nuit du 29 au 30 août. Mettant ainsi fin à 55 ans de pouvoir sans partage de la maison Bongo. La chute de la dynastie Bongo a provoqué d'intenses scènes de liesse collective dans les rues de Libreville, la capitale de ce petit émirat pétrolier perché en Afrique centrale, dans le golfe de Guinée.

Pris de peur et inquiet de l'impopularité du mouvement franckiste, Mohamed Rahim Noumeu, Président exécutif et Fondateur du Mouvement Franckiste, invite désespérément les Camerounais, dans son billet politique du week-end, à ne pas céder à la manipulation et au découragement dans le projet franckiste. Il condamne le coup d'État au Gabon et encourage les jeunes à épouser le projet d'alternance de père à fils prôné par son mouvement. "Le Gabon nous parle… et nous avons compris. Nous avons compris qu'un coup d'État est un acte criminel, anticonstitutionnel et antidémocratique. Nous avons compris que le changement, s'il doit se faire, se fera par les urnes. Le Camerounais est mature et sait mieux que quiconque ce qui lui convient. C'est ensemble et unis que nous réussirons à bâtir cette jeune nation qui est la nôtre. Notre choix est fait, en la personne de notre champion. Qu'en est-il du vôtre ? Ensemble, décidons de l'avenir de notre pays. Bon dimanche à tous", publie le politicien sur sa page Facebook officielle. Une idéologie balayée du revers de la main par plus d'un Camerounais qui pense que le Cameroun est une République et non une monarchie.  

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