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Organisée avec la colla boration des partenaires d’exécution de la Santé Communautaire tels que le Ministère de la santé Publique, le Ministère de la Condition féminine et de la Fa- mille, les Communes et Ville du Cameroun, l’OMS, USAID, UNICEF, OFIF, Power, la Socité civile..., la table ronde tenue ce lundi 07 mars par Impact Santé Afrique (ISA), visait à informer les décideurs politiques sur les mécanismes efficaces pour l’institutionnalisation à l’horizon 2025, des ACS de première ligne dans les systèmes de santé.
Dans toute l’Afrique en général et au Cameroun en particulier, il y a une grave pénurie de professionnels de la santé et des systèmes de santé. Utilisés par les systèmes de santé le plus souvent sans ancrage institutionnel, et placés dans les zones où il n’y a pas de centres de santé, les Agents de Santé Communautaires ( ASC) mobilisent leurs communautés, les connectent aux points de services, diffusent des informations de santé, et distribuent les produits de santé. Après donc avoir exercé des années dans les communautés en tant que travailleurs de première ligne, les ASC ont l’expérience de l’apport de connaissances, de la recherche de contacts et du dépistage, pour un certain nombre d’épidémies telles que le paludisme, le choléra, la tuberculose, le VIH/sida et le virus Ebola ou de Marburg. De ce fait, être agent de santé communautaire nécessite de l'engagement, de la disponibilité, de la volonté, mais surtout un grand sens du sacrifice et du don de soi.
La table ronde qui a duré près de 3 heures, tenue ce 07 mars 2023 à la salle de conférences du Star Land Hôtel, à Yaoundé, a donc rassemblé une centaine de participants dont des représentants de ministères, des chercheurs, des partenaires, des donateurs et des hommes de médias qui, se ont penchés sur l’épineux problème de
la pérennisation et de l'institutionnalisation des ASC polyvalents afin de promouvoir la santé communautaire, et l’inclusion dans les lignes budgétaires des mairies d’un appui pour les ASCp afin de combler les gap. La véritable question au centre des débats était donc celle de savoir si les ASC sont un investissement à long terme ou simplement une solution palliative pour obtenir des résultats à court terme.
Bien que les ministères de la santé publique et de la femme représentés sur le panel aient déclaré être à des stades d’institutionnalisation différents, cette discussion montrait qu’ils sont confrontés aux difficultés administratives, notamment celles liées à la signature des différentes réformes, du recensement des ASC et de leurs formations.
Des Besoins à satisfaire
Au cours des échanges , il en ressort qu’il y a un besoin de sensibilisation des membres des communautés (les chefs de villages, les membres des comités de gestion des centres de santé, les membres des ménages, les praticiens de la médecine traditionnelle) pour les impliquer dans les activités des ASC. Ils pourraient ainsi contribuer à la mobilisation des ressources pour la motivation, financière ou en nature, des ASC.
Par ailleurs, les ASC ont révélé ressentir un besoin d’être plus valorisées au niveau national, en suggérant la creation d’« une journée nationale des ASC ». Elles ont également posé sur la table, l’épineux programme de la prise en charge sanitaire.
Néanmoins, malgré certaines difficultés, telles que le manque de matériel, les ruptures de stocks de médicaments, l’absence ou l’irrégularité des indemnités…, les ASC ont déclaré avoir une motivation intrinsèque pour le travail qu’elles accomplissent au quotidien.
Des contraintes
Plusieurs contraintes constituant des obstacles à la satisfaction des besoins et à la résolution des problèmes des ACS ont également été soulevés. Ces contraintes sont entre autres : l’inexistence de lois reconnaissant le travail des ASCs, l’inexistence de budget national pour ces dernières.
À la lumière des résultats de la discussion, il a été procédé à la construction du modèle et à la soumission de 28 recommandations à faire parvenir au premier Ministre, Chef du gouvernement, Joseph Dion Gute, parmi lesquelles : l’ octroi des congés de maternité aux ASCs, la sécurité au travail, la rénumeration…
Réactions
« Il faut que les différents partenaires , les administrations publiques, les partenaires des agences des Nations -unies et les sociétés civiles s’asseyent pour essayer de voir comment motiver ces personnes là qui tous les jours bravent le soleil, la pluie, les agressions et autres pour aller vers les communautés et leur apporter le soulagement . »
« Si je peux donner du sourire à tout le monde , je peux aussi leur faire comprendre qu’il y’a des ACS, qu’il y’a des causes pour lesquelles il faut s’engager. Notamment la lutte contre le paludisme qui fait partie des problèmes majeurs en Afrique et surtout au Cameroun. Les femmes sont le socle comme je l’ai dit tout à l’heure à la prise de parole et les enfants l ’avenir. »
« À ISA on est très fier de travailler aux côtés du Minsanté et des partenaires tels que le gouvernement américain USAID, l’UNICEF, l’OMS et autres…pour assurer que les populations qui vivent dans les endroits et zones reculés aient un accès aux services et aux soins de santé de qualité afin de pouvoir sauver des vies et prévenir beaucoup de maladies telles que le paludisme, le VIH/SIDA, la tuberculose… »
« Le gouvernement américain voudrait bien apporter les soins de santé primaire le plus proche possible à ceux qui en ont besoin. Et il voit Leveng de santé communautaire comme ce canal par lequel il pourrait apporter cette aide là. Et donc nous sommes là avec le gouvernement américain pour appuyer le pays dans la motivation des ASCs, leur formation, leur suivi, leur équipement. »
« Mon travail consiste à sauver des vies à la communauté. Puisque nous constatons que dans la communauté, certains n’ont pas les moyens pour se rendre dans les centres de santé ou dans les hôpitaux. Nous sommes là pour les sensibiliser et pour leur prodiguer les conseils afin d’éviter cette maladie qui fait des ravages. Nous faisons du porte à porte pour sensibiliser et nous faisons aussi également des causeries éducatives dans plusieurs domaines qui concernent la santé. Au début ce n’étaye pas du tout facile, mais présentement la population est déjà captivée par ce programme et se rend compte que ce programme leur permet aussi de recouvrer la santé. »
Akana Dongmo Sybelle Simone, ASCP, District de Nkolbisson
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