« Rendez-nous notre coach ! » : les Lionnes U17 demandent le retour de leur entraîneur Joseph Ndoko
Dans une vidéo devenue virale, les jeunes joueuses de la sélection féminine U17 réclament la réintégration de Joseph Ndoko, leur entraîneur suspendu par la Fecafoot. Un cri du cœur à quelques jours du Mondial, qui met en lumière la fracture grandissante entre la fédération et ses sélections nationales.

Assises à même le sol, les jeunes joueuses, menées par leur capitaine Lys Fraîche Tiwa, apparaissent abattues, la voix tremblante : « Actuellement, nous sommes en période de faiblesse et nous avons besoin du retour de nos encadreurs. C’est avec le cœur meurtri que nous faisons cette vidéo. » Selon elles, la nouvelle de la suspension a provoqué un véritable choc dans le groupe : « Quand nous avons appris la nouvelle, tout le monde était cassé, brisé. Même l’envie de manger, il n’y en avait plus. Trop de pression, trop de frustration, nous n’arrivons plus à nous exprimer », ajoute la capitaine, soutenue par ses coéquipières.

Les joueuses comparent même leurs encadreurs à des parents qu’elles disent avoir perdus. « Ils ont été là avec nous depuis plus d’un an. Nos coaches nous manquent. Nous n’arrivons pas encore à digérer cela. Nous sommes choquées », affirment-elles dans leur message adressé à la Fecafoot et à l’opinion publique.

Une suspension brutale et controversée

L’affaire Ndoko a éclaté à la veille du départ de la délégation camerounaise pour le Maroc. La Fecafoot a annoncé la suspension du technicien et de plusieurs membres de son staff pour “atteinte aux mœurs”, sans fournir de détails ni preuves à ce jour. Une décision jugée précipitée, voire arbitraire, par plusieurs observateurs du football local.

Dans une lettre adressée au président Samuel Eto’o Fils, Joseph Ndoko dénonce une mesure « hâtive et diffamatoire », affirmant n’avoir jamais été entendu ni informé des faits qui lui sont reprochés. Il réclame une enquête indépendante pour “rétablir son honneur et sa réputation”.

La vidéo des Lionnes U17, massivement relayée sur les réseaux sociaux, divise l’opinion. Pour certains, elle constitue un plaidoyer sincère de jeunes joueuses bouleversées par la perte de leur encadrement. Pour d’autres, il pourrait s’agir d’une manœuvre orchestrée pour influencer la Fédération. Malgré tout, ce témoignage public révèle l’état psychologique fragile du groupe à seulement quelques jours du Mondial.

Un nouveau séisme à la Fecafoot

Cette affaire vient rallumer les critiques sur la gouvernance de Samuel Eto’o, accusé par plusieurs acteurs du football de décisions autoritaires et de gestion solitaire. Après les polémiques liées aux entraîneurs suspendus ou aux conflits internes, la fédération se retrouve à nouveau au centre d’une crise de confiance.

En attendant les conclusions d’une enquête promise par la Fecafoot, Ndoumou Mika a été désignée pour assurer l’intérim à la tête de la sélection. Mais la mission s’annonce délicate : redonner espoir à un groupe de jeunes joueuses meurtries et rétablir la sérénité avant la compétition mondiale.

« Nous voulons simplement notre coach », ont répété les Lionnes U17.
Un message simple, mais lourd de détresse, qui interpelle la Fecafoot et l’ensemble du football camerounais sur la manière dont sont traités ceux qui portent, parfois dans la douleur, le maillot vert-rouge-jaune.

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