Association camerounaise du gaz : Adolphe Moudiki élu président

L’Association camerounaise du gaz (ACG) a tenu une Assemblée générale qui marque sa véritable renaissance après près de vingt ans d’hibernation. Créée il y a deux décennies pour rassembler les acteurs de la chaîne gazière et structurer le développement du secteur, l’organisation n’avait plus réuni ses membres depuis 2005, n’enregistrant plus de cotisations depuis 2009 ni de mouvement sur ses comptes depuis 2013. « Nous relançons les activités parce que le gaz est une ressource stratégique pour notre développement. Nous voulons mobiliser tous les acteurs et encourager la collaboration pour bâtir ensemble un avenir prometteur », a expliqué Claudine Manga, présidente du comité d’organisation.

Cette relance s’est traduite par l’élection d’un nouveau Bureau du Conseil. L’Administrateur Directeur Général de la Société nationale des hydrocarbures (SNH), Adolphe Moudiki, a été porté à la présidence de l’ACG. Il sera épaulé par le Directeur général de la Caisse de stabilisation des prix des hydrocarbures (CSPH), Okie Johnson Ndoh, comme premier vice-président, et par Qu Bin, Directeur général d’Addax Petroleum Cameroon Company, comme deuxième vice-président. Le secrétariat général revient à Jean-Paul Akono, directeur de la Production à la SNH. La trésorerie est confiée à Véronique Manzoua Moampea Mbio, Directrice générale de la Société camerounaise des dépôts pétroliers (SCDP), assistée d’Harouna Bako, Directeur général de la Sonara, tandis qu’Emmanuel Patrick Mvondo, Directeur général de Tradex, assurera le commissariat aux comptes.

Au nom de la SNH, Nathalie Moudiki a souligné l’ambition de ce nouveau départ : « Face aux défis énergétiques et environnementaux à l’échelle mondiale, il est crucial d’unir nos forces pour élaborer des stratégies adaptées visant à consolider la présence et l’impact de l’ACG auprès des autorités publiques, avec pour objectif premier le développement durable de notre industrie gazière et, par extension, celui de notre pays. » Cette orientation place l’ACG comme un interlocuteur central entre pouvoirs publics, entreprises publiques et privées, afin d’accélérer la structuration, la normalisation et la sécurisation du secteur.

Pour passer rapidement de l’intention à l’action, l’Assemblée générale a institué quatre commissions permanentes chargées d’animer la coopération public-privé et de piloter des feuilles de route opérationnelles. La première est dédiée à la production, au transport et au traitement des gaz ; la deuxième à l’utilisation et à la distribution ; la troisième à la stratégie, à l’économie, au financement et aux perspectives mondiales ; la quatrième à la technologie, à l’innovation, à la sécurité, à l’environnement, ainsi qu’à l’information et à la communication. Ces instances, composées de dirigeants d’entreprises clés du secteur, travailleront sous la supervision du Conseil pour faire émerger des projets concrets et des standards partagés.

La relance de l’ACG intervient dans un contexte où le Cameroun renforce sa souveraineté énergétique. Partenaire de la plateforme flottante Hilli Episeyo, la SNH participe à l’exportation de plus de 1,4 million de tonnes de gaz naturel liquéfié par an, tout en alimentant en gaz des industries à Douala et à Kribi ainsi que plusieurs centrales électriques. Sur le marché domestique, l’approvisionnement en GPL s’appuie notamment sur le dépôt de Bipaga. Au 30 avril 2025, les réserves de gaz naturel du pays sont estimées à 169,256 milliards de mètres cubes, confirmant le potentiel d’une filière capable de soutenir durablement la transformation économique nationale.

Avec des organes réactivés, une gouvernance resserrée et des commissions thématiques prêtes à l’emploi, l’ACG se repositionne comme un cadre fédérateur pour défendre les intérêts de l’ensemble des acteurs de la chaîne de valeur gazière et promouvoir des politiques publiques adaptées. L’enjeu désormais est de convertir cette nouvelle dynamique en investissements, en innovations et en retombées économiques et sociales tangibles, afin d’inscrire le gaz au cœur de la stratégie de développement du Cameroun.