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La Voix des Jeunes : Bonjour Monsieur Taguia. Tout d’abord, félicitations pour cette réalisation. Pouvez-vous nous présenter en quelques mots le projet que vous venez d’achever à Akom 2 ?
Borel Taguia Kana : Merci. C’est un projet structurant que nous avons réalisé avec fierté dans la commune d’Akom 2. Nous avons construit et installé Une centrale solaires de 60 kWc, dotée d’une capacité de stockage d’énergie (parc batteries) de 172,8 KWh, La centrale fonctionne en type de couplage AC, où nous avons des onduleurs photovoltaïques de 60 KW, et des onduleurs chargeurs de 60 KW également. L’énergie ainsi produite est destinées à alimenter les ménages en électricité. Nous avons également déployé un réseau de distribution moderne et un système de comptage prépayé avec une fonctionnalité de paie automatique, permettant aux usagers de mieux gérer leur consommation. C’est un modèle local, durable et évolutif.
La Voix des Jeunes : quelle est la plus-value de ce projet ?
Borel Taguia Kana : Cette centrale figure parmi les plus innovantes du pays, parce qu’elle a été construite avec des équipements de qualités, mais surtout par son type de couplage qui est 100% AC. Ce type de coupable a fait intervenir 2 types d’onduleurs : les onduleurs photovoltaïques (60 KW) et les onduleur chargeur (60 KW). En journée, la commune est alimentée directement par les panneaux solaires via les onduleurs photovoltaïques, et au même moment, si l’ensoleillement le permet, les batteries sont rechargées via les onduleurs chargeurs. En soirée, les batteries prennent le relais, et délivrent une énergie permettant à la commune de jouir de l’énergie électrique jusqu’au petit matin. Ce type de couplage permet d’avoir de l’énergie quasi-permanent, et surtout de limiter les cyles de charges et décharge des batteries par jour, ce qui permet leur bonne utilisation sur toute leur durée de vie.
La Voix des Jeunes : Ce projet est une grande première pour votre entreprise. Quels défis avez-vous rencontrés sur le terrain ?
Borel Taguia Kana : Il y en a eu plusieurs. La logistique en zone enclavée, le transport du matériel sensible, la formation des équipes locales, mais aussi le regard parfois sceptique de certains qui doutaient de notre capacité, en tant qu’entreprise camerounaise, à livrer un tel projet. Mais nous avons tenu le pari, avec une équipe jeune, compétente et engagée. Ce que nous avons accompli à Akom 2 est la preuve que l’expertise existe ici.
La Voix des Jeunes : Justement, vous plaidez pour une plus grande implication des entreprises nationales dans les projets énergétiques. Pourquoi est-ce si important selon vous ?
Borel Taguia Kana : Parce que la souveraineté énergétique commence par la souveraineté technique et industrielle. Si on continue de confier tous nos projets d’envergures aux entreprises étrangères, on reste dépendants. Pourtant, les compétences sont là, les jeunes ingénieurs sont formés, les entreprises comme la nôtre sont prêtes à relever les défis. Ce qu’il faut, c’est la confiance politique et institutionnelle, et un engagement clair à prioriser les nationaux pas que dans les petits projets, mas beaucoup plus dans des grands projets d’envegures.
La Voix des Jeunes : Au-delà d’Akom 2, quel est votre rêve pour Tagus Drone et l’électrification du Cameroun ?
Borel Taguia Kana : Mon rêve, c’est de voir chaque village, chaque quartier, même les plus reculés, alimenté par des solutions solaires locales, fiables et intelligentes. Je veux que Tagus Drone devienne un acteur central de la transition énergétique au Cameroun et en Afrique. Mais je veux surtout que les jeunes croient en leur capacité à bâtir des solutions durables pour nos communautés.
La Voix des Jeunes : Un dernier mot à la jeunesse camerounaise ?
Borel Taguia Kana : Osez entreprendre. Osez innover. Osez croire que les solutions viendront de vous, et pas d’ailleurs. Et surtout, ne laissez personne vous dire que c’est impossible. Akom 2 est aujourd’hui éclairée parce qu’une équipe jeune, camerounaise, a refusé de baisser les bras. La lumière ne viendra pas d’ailleurs. C’est à nous d’appuyer sur l’interrupteur métaphoriquement, pour qu’elle soit.
Interview réalisée par Rahim Dinn, Journaliste
Pour La Voix des Jeunes
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