Gestion des droits d’auteurs : le Pr Adolphe Minkoa She au cœur d’un détournement de 1OO millions
L’universitaire est accusé de malversation par Jean Pierre Essome et plusieurs autres artistes camerounais. Ces derniers qui plaident pour la dissolution du CCOGC.

La Commission de Contrôle des Organismes de Gestion Collective du droit d’auteur et des droits voisins (CCOGC) créé en 2009 pour œuvrer en faveur de l’épanouissement de l’artiste camerounais, est au centre d’une importante malversation financière.  

L’information a été rendue publique ce lundi 19 décembre au cours d’une conférence de presse de dénonciation qui s’est tenue au Meumi Palace Hôtel sis à Yaoundé Bastos. Organisée par l’Association de créateurs, Syndicats d’artistes, d’éditeurs et de producteurs, ladite conférence a vu la participation d’une centaine d’artistes parmi les plus grands noms de la musique camerounaise ; à l’instar de Jean Pierre Essome, Toto Guillaume, Ange Ebogo, K-Tino, Messi Ambroise, Moni Bile, Ledoux Marcellin. Ces derniers ont respectivement intervenu pour unanimement dénoncer les malversations de la CCOGC.  « La CCOGC est en réalité cet organe qui nous créé le plus de problème. Nous avons constaté que de 2009 à cette date, cette commission a extorqué aux artistes la somme de 502 657 000F. Et nous avons constaté que cette Commission est au cœur de tous les problèmes que nous pouvons avoir. C’est elle qui protège les dirigeants véreux, c’est la même Commission qui après enquêtes introduit de fausses quittances sur le marché pour soigner de nos droits. », s’insurge Jean Pierre Essome, Président de la conférence. 

Les différents Présidents qui se sont succédés à la tête de la CCOGC sont présentés comme les principaux acteurs de détournements à l’origine de la paupérisation de l’artiste camerounais.  « Je voudrais vous faire le récit des personnalités qui nous ont volés de l’argent chacune selon le montant qui a été pris. En 2009, le Pr Adolphe Minkoa She nous a pris la somme de 100 millions de Francs. Il a pris 100 millions de francs dans nos comptes, l’intéressé a déclaré prêter de l’argent. Vous imaginez quelqu’un qui ne doit pas avoir accès à notre argent, il entre dans notre compte et il dit que qu’il est allé empreinter 100 millions de Frans alors que les artistes n’ont pas de quoi nourrir leur famille.  C’était en 2009, cette somme reste toujours attendue. En 2015, Mballa Elanga nous a extorqué la somme totale de 255 157 000 mille frans. La liste n’est pas exhaustive. C’était également le cas avec Effoudou Mpande, l’homme des fausses quittances. », confie l’artiste Jean Pierre Essome aux Hommes de média. 

En effet, l’objet du désaccord réside dans « les innombrables malversations qui ont été établies de manière incontestable sur le sulfureux compte N°10080-00030-371310-40401-92 logé à la CBC Bank, Avenue Kennedy – Yaoundé », explique les principaux leaders de l’Association de créateurs, Syndicats d’artistes, d’éditeurs et de producteurs. Une assertion du Collectif d’artistes qui intervient après « une analyse de la gestion de ce compte de dépôt spécial par plusieurs experts financiers ayant permis de découvrir l’extorsion frauduleuse de la somme non exhaustive de F CFA 502 657 000F de ce compte. », peut-on lire dans le dossier de presse. Il est ainsi reproché à la Commission d’utiliser les transactions de la CRTV dans le compte de dépôts pécial pour opérer des malversations. Des détournements qui ne favorisent point le bon fonctionnement des sociétés ou organismes de gestion collective (OGC) de droits d’auteurs que sont la CMC, SOCILADRA, SCAAP, SOCADAP. 

Pour l’heure, l’Association de créateurs, Syndicats d’artistes, d’éditeurs et de producteurs comptent tout mettre en œuvre pour arrêter les agissements de la CCOGC qu’ils jugent inacceptables. « On a déjà trop souffert comme ça. Il faut que ça s’arrête. », déclare l’artiste K-Tino. Quant à Messi Ambroise, il est grand temps de dissoudre la Commission de Contrôle des Organismes de Gestion Collectives du droit d’auteur et des droits voisins. « Des fonctionnaires sensés nous protéger et nous encadrer sont paradoxalement devenus la source de nos malheurs. Nous les syndicats et associations disons que c’est terminé. On ne peut pas travailler avec les gens qui nous volent de l’argent chaque jour et qui s’ingèrent à chaque fois dans nos élections. Ils sont de trop. Il faut que ça prenne fin. »

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