vues
« Upécisation ». C’est le néologisme à la mode de la scène politique camerounaise. Mais c’est davantage les thuriféraires de Maurice Kamto, le président national du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), qui en font un usage excessif ces derniers mois. Une mode langagière loin d’être anodine si on en croit Léonel Loumou. Dans un entretien à bâtons rompus qu’il a accordé au journal Essingan, Léonel Loumou décrypte ce qu’il est maintenant convenu d’appeler « l’upécisation du MRC », pour reprendre l’antienne de certains militants du parti de Maurice Kamto pour dénoncer les infiltrés dans leurs rangs. « Soutenir la thèse de « l’upécisation » du MRC serait trop dire. Ce discours renvoie à une volonté non dite de positionner le MRC au même niveau historique et de valeur que l’UPC de Um Nyobe dans l’imagerie politique du Cameroun », explique Léonel Loumou.
En clair, il n’y a pas de comparaison à faire entre Maurice Kamto et Um Nyobe. Une pique dans le flanc de la nouvelle stratégie du MRC. Tout a commencé avec l’annonce de la candidature de Michelle Ndoki pour la présidence du MRC. Celle qu’on croyait morte politiquement à cause de son long exil en Côte d’ivoire a pris tout le monde à contrepied. Sauf que son ambition a subi la furie des soutiens de Maurice Kamto, qui l’accuse d’être le ver dans le fruit. Un « pion » du régime mandaté pour fracturer et affaiblir le MRC, une méthode qui a su bien marcher dans le passé avec l’UPC et même dans le SDF de John Fru Ndi.
Sauf que pour Léonel Loumou, cette comparaison est tirée par les cheveux. « L’UPC avait un véritable projet basé sur un idéal et non sur un individu. Et d’un autre côté, le SDF avait réussi à pousser le président Paul Biya dans ses derniers retranchements au point de lui faire envisager de créer un poste de vice-président que devait occuper Ni John Fru Ndi. Qu’a obtenu le MRC à l’issue de son bras de fer ? Rien du tout ».
Il poursuit : « C’est une posture politique qui traduit la fébrilité des leaders du MRC face à leur incapacité à gérer les divergences politiques endogènes à leur formation politique. Le MRC souffrent aujourd’hui de ses erreurs stratégiques depuis les manifestations post-électorales de 2018 en passant par le refus unilatéral de Maurice Kamto, président du MRC, de faire participer le parti aux échéances municipale et législative de 2020. Cette série de mauvais choix politiques et de mauvaise gestion du personnel politique a progressivement conduit le parti dans une crise fonctionnelle et idéologique ».
Une analyse peu appréciée et qui fait déjà couler beaucoup d’encre et de salive dans le camp de Maurice Kamto. Mais surtout un concert de critiques.
Ajouter un commentaire
0 commentaires