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C'est ce complexe militaro-industriel, intellectuel et culturel qui par l'entremise de caisses de résonance médiatiques, se répand en dénigrements, en imprécations diffamatoires et autres injonctions comminatoires à l'encontre de l'initiative africaine de conciliation des protagonistes apparents de la guerre en Europe. A ses yeux, l'Afrique est coupable d'une double faute sans antécédents connus.
Extrait de l’éditorial honneur et fidélité numéro 146 du 1er juillet 2023
La première de ces fautes se rapporte au refus par un nombre considérable de pays africains, de se conformer au manichéisme directif qui exigeait le choix d'un camp entre les belligérants est-européens, toute voie médiane étant au mieux jugée alternative, au pire proscrite. Une manière pour certains de ressusciter les méthodes d'une époque révolue, en essayant de perpétuer le primat pourtant désuet de leurs points de vue.
Or, en marquant son ferme refus d'aboyer avec la meute, l'Afrique entend faire prévaloir son droit au désalignement, autrement dit, son droit à une opinion différente, non contingentée, sans que celle-ci soit donnée pour secondaire, dans le sens condescendant et dévalorisant du terme alternative. Manifestement, pareille posture n'est rien d'autre qu'une insubordination caractérisée, en même temps qu’elle est constitutive d'une exceptionnelle gravité.
Non contents de s'en tenir à cette incartade, les dirigeants africains vont pousser le toupet, au point de mener une mission de bons offices auprès de belligérants du pôle Nord. L'inversion de la direction du vent sera ressentie comme une violente gourmade par les habituels médiateurs de service. Le crime de lèse-monopole ne pouvait rester impuni.
Nous sommes pourtant à l'ère de la mondialisation des échanges, et de la globalisation des problématiques touchant à notre présence sur la terre. Sans compter que cette guerre des dominants précarise les déjà évanescents équilibres économiques, alimentaires, sanitaires et sécuritaires de nos sociétés. Etant donc concernés, c'est à bon droit que nous devions nous montrer intéressés.
Ceci étant, qu'une communauté d'arroseurs nous fasse le reproche de l'arroser, relève de la pure hypocrisie que l'on pourrait assimiler à du terrorisme moral. Dans cette affaire comme dans bien d'autres d'ailleurs, ils n'auront pas fait mieux que nous. Qui plus est, les concepts de réciprocité et de responsabilité collective étant des règles immuables en relations internationales, la recherche de la Paix ne devrait être l'apanage de personne, et chaque Etat, chaque être humain devrait y contribuer.
Et quoi qu'il en soit de la présente manœuvre de désinformation, il y a des lustres que notre continent était ardemment espéré, impatiemment attendu sur la scène mondiale.
Plus seulement comme ce bassin de matières premières à la disposition d'acteurs extérieurs, qui ne se font pas prier pour s'y servir de manière plutôt agressive et gloutonne, à coups de contrats très souvent léonins, quand ce n'est pour pratiquement rien. Plus seulement comme une éponge condamnée à absorber toutes les leçons, mêmes les plus absurdes des potentats de jadis.
L'Afrique influente, l'Afrique libre de ses choix, enfin !!!
Capitaine de Vaisseau Atonfack Guemo, Chef de Division Communication - Mindef
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