Télémédecine : Le Dr Rodolphe Fonkoua sabote les efforts du gouvernement
Malgré la conformité législative de la télémédecine validée le 3 juillet 2024 par le ministre de la Santé publique, Dr Manaouda Malachie, le président de l’Ordre national des médecins du Cameroun (ONMC), Dr Rodolphe Fonkoua, continue son bras de fer contre la digitalisation de l'activité médicale au Cameroun.

Ceci en violation des dispositions légales attendues dans le cadre de la collaboration entre l'ONMC et sa tutelle. Un véritable paradoxe lorsqu’on sait que la télémédecine est une réponse appropriée aux besoins de santé des populations, en particulier celles qui sont éloignées des centres médicaux. En seulement six mois à la tête de l’Ordre National des Médecins du Cameroun (ONMC), le Dr Rodolphe Fonkoua a fait l'objet de quatre interventions de la part du ministre de la Santé, Dr Manaouda Malachie. Ces interventions visent à aligner la gestion de l'ONMC sur la trajectoire du gouvernement camerounais, qui œuvre pour un accès universel et équitable aux soins de santé de qualité.

Santé pour Tous, Une Priorité Gouvernementale

Le gouvernement camerounais, à travers le Dr Manaouda Malachie, s'efforce de réduire, d'ici 2030, le taux de paiement direct des ménages dans les dépenses totales de santé. Cette initiative vise à offrir des soins de qualité à moindre coût. Cependant, cette vision semble contraster avec les récentes décisions de l'ONMC sous la direction du Dr Fonkoua.

Dans une note adressée aux médecins, le Dr Fonkoua a annoncé de nouvelles mesures pour les missions médicales au Cameroun. Ces mesures incluent des frais de 100,000 FCFA par médecin pour des séjours inférieurs à 15 jours, 150,000 FCFA pour des séjours entre 15 et 30 jours, et 250,000 FCFA pour des séjours supérieurs à 30 jours. Aucun frais n'est exigé pour les missions médicales nationales. Cette décision a suscité l'indignation parmi les médecins de la diaspora, notamment le cardiologue Denis K.

« En lisant cette lettre, je ne suis pas surpris. Cela reflète l’ambiance générale qui règne au Cameroun. Chacun, à son niveau, use de toute sorte d’astuce, parfois grossièrement, pour tirer un bénéfice de sa position. Mais on peut se poser quelques questions : cette décision est-elle aussi la position du ministère de la Santé ? Quel est le but recherché d’une telle démarche ? Aussi imparfaites soient-elles, les missions médicales, effectuées par les médecins de la diaspora (qui financent le plus souvent leur déplacement), profitent aux populations locales. »

Au Cameroun, quatre personnes sur dix vivent sous le seuil de pauvreté, soit environ 10 millions de Camerounais selon la cinquième Enquête camerounaise auprès des ménages (ECam5), publiée par l’Institut national de la statistique (INS) le 22 mai 2024. Les évacuations sanitaires, souvent aux frais de l'État, sont réservées à une élite, exacerbant les inégalités. Denis K. conclut en disant : « Il n’est pas normal qu’on complique la vie aux gens qui viennent aider leurs parents. Au lieu de limiter les missions, nous devons chercher à faire annuler la décision. Si cela n’est pas possible à l’amiable, la justice devrait être saisie. C’est une question d’intérêt général. »

La Télémédecine, Une Révolution en Suspens

Le ministre de la Santé, Dr Manaouda Malachie, a validé la conformité législative de la télémédecine le 3 juillet 2024, soulignant son potentiel à améliorer l’accessibilité et la qualité des soins au Cameroun. En reconnaissant l’importance de la digitalisation de l'activité médicale, le ministre montre une compréhension des défis actuels et des opportunités offertes par les nouvelles technologies.

« Qu'une mère vienne en consultation pour prendre des conseils sur un vaccin ou la diversification, c'est du non-sens. A-t-on besoin d'examiner l'enfant pour cela ? Qu'une femme appelle le médecin un dimanche dans la nuit parce que son enfant de 5 mois fait des selles striées de sang, disant qu'elle a déjà donné du Flagyl, et je lui dis que l'enfant fait probablement une invagination intestinale, d'aller directement aux urgences, de ne pas attendre le matin, et qu'elle m'appelle très tôt lundi matin pour me dire que c'était une invagination intestinale et que l'enfant a été opéré avec succès… Ça, c'est la télémédecine. »

Un médecin, perplexe face à la résistance du Dr Fonkoua à la télémédecine, se demande si cette opposition cache des conflits d’intérêts économiques. « La résistance du président de l’ordre à cette technologie cache tout simplement sa volonté de mettre ses confrères à terre, pour à son tour avec son clan s’y lancer. Malgré toutes les prescriptions du ministère de la Santé », explique un membre de l’ONMC.

Le Cameroun est à la croisée des chemins. Embrasser pleinement la télémédecine pourrait transformer positivement son système de santé. Cependant, cela nécessitera de surmonter les résistances enracinées dans des intérêts particuliers et de mettre en place un cadre législatif adapté. C’est un défi que le pays doit relever pour entrer pleinement dans l’ère de la médecine moderne.

Globalement les six premiers mois du Dr Rodolphe Fonkoua à la tête de l'ONMC ont été marqués par des décisions controversées et une surveillance accrue du ministère de la Santé. Alors que le gouvernement s'efforce de rendre les soins de santé plus accessibles et abordables, les actions du Dr Fonkoua semblent aller à l'encontre de cette vision. La gestion de l'ONMC sous sa direction nécessite une réévaluation urgente pour aligner ses objectifs avec ceux du gouvernement et répondre efficacement aux besoins de la population camerounaise.

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Alain Web-creator
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"Dans une note adressée aux médecins, le Dr Fonkoua a annoncé de nouvelles mesures pour les missions médicales au Cameroun. Ces mesures incluent des frais de 100,000 FCFA par médecin pour des séjours inférieurs à 15 jours, 150,000 FCFA pour des séjours entre 15 et 30 jours, et 250,000 FCFA pour des séjours supérieurs à 30 jours. Aucun frais n'est exigé pour les missions médicales nationales. Cette décision a suscité l'indignation parmi les médecins de la diaspora, notamment le cardiologue Denis K."
BIEN VOULOIR EXPLIQUER LA PARTIE QUE JE VIENS DE CITER SVP :
ces frais doivent ètre versé par le Minsanté ou par la population? si cela doit ètre payé par le gouvernement, ce n'est pas mauvais car nombreux sont les infirmiers qui bossent au cameroun pendant des mois sans salaire, faites un tour à l'hopital régionnal de Bafoussam, vous y trouverez des stagiaires qui y sont depuis 2 à 3 ans, elles bossent normalement (je précise qu'elles ont achevés leur formation depuis des années mais bossent tous les jours sans salaire). il faut revoir cela svp.

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