Jacques Jonathan Nyemb, l'homme qui veut Refonder
« Le Cameroun veut devenir un leader agroindustriel, mais l’agriculture ne fait pas partie du portefeuille des banques ... il faut que l’environnement des affaires crée des solutions, la confiance et la sécurité sinon il va toujours se poser le problème de l’initiative privé ».

Pour son plateau dimanche dernier, Dipita Tongo voulait un invité capable d’autopsier la situation économique du Cameroun. Le présentateur de « Face à l’actu » sur la chaine STV a misé sur Jacques Jonathan Nyemb. Résultat des courses : bonne émission pour ce prime time dominical. « Vous êtes un homme lucide », glisse même le journaliste à l’endroit de son invité au terme de leur entretien de plus d’une heure.

Lucide comme le suggère ce compliment en mondovision ? Certainement. Mais les téléspectateurs ont aussi découvert un avocat d’affaires structuré et averti en matière d’économie, si on en croit les réactions de ces derniers dans certains groupes de discussion sur la plateforme WhatsApp. Ces réactions encensent presque l’invité d’un soir de Dipita Tongo. Certaines mentionnent même que l’opinion découvre que la personnalité de Jacques Jonathan Nyemb cache en réalité un fort en thème.

Mais ce qui est moins revenu dans ces réactions sur le vif c’est l’homme visionnaire. Entre les lignes dimanche dernier sur STV, l’on lit volontiers que cet avocat de 36 ans inscrit aux barreaux du Cameroun et de Paris a pour dada la transformation du Cameroun. Pour ce sujet, il s’engage, prend des risques, ose et s’investit sans compter comme en 2020 quand il rassemble des proches pour lancer The Okwelians, un think do tank qui nourrit l’ambition d’« influencer et d’engager les jeunes dans la transformation du Cameroun en mettant au centre l’innovation sociale », comme il l’explique sur STV.

En trois ans d’existence, The Okwelians a formé plus de 500 jeunes à l’entreprenariat et à l’intraprenariat. L’objectif visé est de porter ce nombre à au moins à 1 000 jeunes formés d’ici 2026. Une courbe ascendante raisonnable en tout cas. Mais surtout un objectif pour lequel il va falloir mouiller le maillot. 

La veille de son passage sur STV, Jacques Jonathan Nyemb en parlait justement aux membres de The Okwelians en ébauchant le plan stratégique de ce think do tank pour les trois prochaines années à l’occasion de la rentrée solennelle des leurs activités à Douala. Ceux qui l’ont écouté se rappellent que dans son discours, il a évoqué la nécessité de plaider la transformation du Cameroun sur la place publique. Est-ce pour cette raison qu’il a accepté l’invitation de STV ? Difficile à dire même si le suggérer ne sonne pas faux. Car il a longuement été question de transformation… économique, cette fois, tout au long de cette émission.

On retient de cette émission que l’antienne de cet avocat pour la transformation du Cameroun est d’actualité puisque c’est bien l’objectif recherché par le programme « Cameroun pays émergent à l’horizon », dont la déclinaison actuelle est la Stratégie nationale de développement 2020-2030 (SND30). En évoquant cette vision que poursuit le gouvernement depuis 2010, il confie à Dipita Tongo que : « cette orientation est intéressante ».

Sauf qu’il remarque qu’entre ce qui est édicté et les résultats obtenus en trois ans d’implémentation de la SND30, il y a loin de la coupe aux lèvres. Il en veut pour preuve que le taux de croissance escompté de 8 % n’a jamais été atteint. Pire, l’année dernière, il se situait dans le voisinage de 4 %. « Le Cameroun pouvait faire mieux et peut encore faire mieux », argue Jacques Jonathan Nyemb.

L’autre preuve de cet écart est sans aucun doute la politique d’import-substitution que prône la SND30. En gros, il est question d’aider les acteurs locaux à produire plus. Le bémol c’est que pour l’instant le gouvernement ne met pas encore l’accent sur les avantages comparatifs du Cameroun comme l’exige justement l’import-substitution.

On retient aussi que Jacques Jonathan Nyemb croit dur comme fer qu’il faut davantage encourager l’initiative privé. Comment ? En financement mieux les PME et le développement du secteur de l’agro-industrie. « Le Cameroun veut devenir un leader agroindustriel, mais l’agriculture ne fait pas partie du portefeuille des banques », fait remarquer l’invité.

Il poursuit : « il faut que l’environnement des affaires crée la confiance et la sécurité sinon il va toujours se poser le problème de l’initiative privé ». Et pas de doute, il sait bien de quoi il parle, lui qui siège au conseil d’administration du Groupement inter-patronal du Cameroun (Gicam) depuis 2017. C’est d’ailleurs lui qui est l'architecte invisible d'une série d'initiatives au Gicam dont les plus en vues sont le centre de développement de la petite et moyenne entreprise, le club des jeunes dirigeants du Gicam et tout récemment... le Code de bonne gouvernance des Entreprises. Principale parure de l'image de confiance du Gicam.

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