Nord-ouest : L’armée reconnait avoir tué 9 personnes dans la Menchum
Les quatre militaires auteurs de cet acte ont été démobilisés, extirpés de la zone et mis aux arrêts à la Compagnie de gendarmerie de Bamenda pour besoin d’enquête.

Neuf personnes, dont 4 femmes, 4 hommes et une fillette de 18 mois ont été mortellement atteintes par balle dans la soirée du 1er juin 2022, dans l’arrondissement de Fungom, département de la Menchum, région du Nord-ouest. Cet incident, apprend-on dans un communiqué de l’armée, fait suite à une altercation entre les éléments des forces de défense, en mission de recherche d’un de leur « camarade disparu », et les villageois « survoltés ». 

« Dans une réaction inappropriée, inadaptée à la circonstance et manifestement disproportionnée par rapport au refus de coopérer des villageois hostiles, craignant le pire pour eux-mêmes et leur camarade disparu, les soldats, dans une réaction précipitée d’autoprotection, et au mépris du sacro-saint principe de la précaution, vont faire usage de leurs armes de dotation », explique la division de communication du ministère camerounais de la Défense. 

En substance, tel que le précise le document, le bilan de cet affrontement fait état de 9 personnes tuées, une fillette âgée d’environ 12 mois, légèrement blessée, et transférée à l’hôpital de district de Wum. 

Rappelons que ce n’est pas la première fois que l’armée camerounaise reconnait une bavure dans le conflit séparatiste dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. En février 2020, des militaires ont été accusés d’exaction dans une opération dans le village Ngarbuh, soupçonné d’être une base logistique des miliciens sécessionnistes. Une vingtaine de civils avait tué.

Le ministère de la Défense au terme d’une enquête prescrite par le président de la République, Paul Biya, avait admis que deux militaires, un gendarme et des civils d’un groupe d’autodéfense avaient « participé à une opération ayant causé la mort de plusieurs personnes et des incendies de maisons ». Leur procès est encore en cours au tribunal militaire de Yaoundé.

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