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Après s’être longuement rengorgés sur les carences et l’indigence des systèmes de santé dans les pays pauvres, c’est à peine s’il n’aura pas été reproché à ces derniers d’avoir refusé de consentir à disparaître, ce en dépit de la multiplication des variantes plus virulentes les unes que les autres du péril viral.
A peu de choses près, c’est à un scénario similaire que l’on assiste en ce moment, où il est question de réchauffement climatique. Car à l’instar de la pandémie du coronavirus, la montée en régime des températures est un phénomène global, qui devrait être abordé de manière tout aussi globale. Cette approche solidaire avait été préconisée en son temps, s’agissant de la menace terroriste, dont les causes ainsi que le fardeau de la lutte étaient abandonnés à quelques-uns, à coups d’imputations sur la qualité de leur gouvernance.
Une fois de plus, voici que les pays de l’hémisphère Sud, principalement ceux du continent africain, qui pourtant génèrent moins de 2 pour cent de l’ensemble des polluants atmosphériques, sont mis à l’index, leur péché étant de receler en grandes quantités, des énergies fossiles qu’exploitent allègrement les firmes du septentrion, d’orient et d’occident, pour le bénéfice de leurs industries et le confort de leurs populations.
Lorsqu’à ce transfert de responsabilités, viennent s’ajouter les entraves et obstacles à l’ambition nourrie par nos Etats de parvenir à la maîtrise du circuit d’exploitation et de valorisation de leur potentiel énergétique, l’on touche au summum de l’inversion morale, laquelle consiste pour le bourreau de se plaindre de sa victime, au prétexte que celle-ci serait trop incapable de survivre, pour refuser de mourir.
Sur ces entrefaites, nos pays sont instamment invités à opérer leur transition énergétique, afin de monter dans le train des énergies dites décarbonées, celles-là mêmes dont ni les technologies, ni les retombées ne sont suffisamment connues de leurs concepteurs, cependant que les champions des énergies propres reviennent, toutes affaires cessantes, à l’usage des sources d’énergies traditionnelles, à savoir le pétrole et le gaz. Un comble !
Or, il nous semble que c’est nous autres africains, qui subissons le plus tragiquement le fonctionnement erratique d’un climat suffocant sous les émanations gazeuses venues d’ailleurs. En tout cas elle est bien longue, la liste des sécheresses, des inondations, des glissements de terrain, des déforestations qui engendrent d’incessants mouvements des populations vulnérabilisées par les performances des industries d’outre-continent.
Et puis, il serait tout à fait intéressant pour certains hégémonistes, de tuer dans l’œuf le rêve africain d’une autonomie énergétique sur la base de ses propres ressources naturelles, sachant que le palier des énergies renouvelables lui resterait durablement hors de portée. Il sera ainsi plus facile de nous faire endosser le poids d’éventuelles crises, comme c’est actuellement le cas avec le prix de nombreuses spéculations qui atteint des sommets, au détriment de nos capacités financières, et au risque de quelque agitation sociale vite instrumentalisée.
Capitaine de Vaisseau Atonfack Guemo Cyrille Serge Chef de Division Communication - Mindef
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