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« De nouvelles hausses des prix des carburants sont attendues en 2024 et 2025, conformément à l’objectif de suppression progressive des subventions aux carburants », peut-on lire dans ledit rapport. Le Cameroun a pris cet engagement dans le cadre du programme économique triennal (2021-2024) avec le Fonds monétaire international (FMI). Dans un précédent rapport publié en août 2022 à l’issue de la 2e revue, l’institution se satisfaisait de ce que les autorités camerounaises avaient compris la nécessité de réduire « progressivement les subventions aux carburants » face au « risque considérable que la hausse des prix du pétrole au niveau international fait peser sur la viabilité budgétaire ».
Une nouvelle hausse des prix peut donc avoir été l’un des préalables fixés par le fonds pour le cinquième décaissement attendu en décembre prochain. De même que pour les prochaines échéances, car, selon Fitch, alors que le programme s’achève en 2024, le Cameroun et le FMI pourraient le prolonger jusqu’en 2025 question de « renforcer les mesures d’assainissements budgétaires ».
En plus clair, l’augmentation de 15%, 25,2% et 36,5% sur les prix du litre de super, de gasoil et de pétrole utilisé par les industriels respectivement, intervenue en janvier 2023, n’était qu’une étape d’un processus visant à supprimer la totalité des dépenses allouées aux subventions des hydrocarbures. Celles-ci ont coûté en 2022 environ 700 milliards de FCFA à l’État en raison de la hausse des prix internationaux consécutivement à la guerre en Ukraine.
Chute des cours des hydrocarbures
Cette nouvelle hausse des prix qui se dessine à l’horizon intervient alors qu’à l’échelle mondiale, les cours des hydrocarbures ont une tendance baissière comparativement à leur niveau de 2022. Selon la plateforme boursorama.com, le prix du baril du Brent se négocie à 77,13 dollars ce 29 mai contre 125,3 dollars un an en arrière, soit une baisse de 38,44%. Ce qui signifie que l’impact de la suppression des subventions sur les ménages devrait être moindre si la tendance baissière se maintenait au cours des prochaines années.
Toutefois, le gouvernement devrait mettre en place des mesures visant à atténuer les conséquences de cette hausse sur les ménages. Dans le sillage de la première hausse, l’État a augmenté de 5,2% les salaires des agents publics et de 15,4%, 24% et 65,4% le Smig (selon les secteurs d’activité) tout en maintenant inchangés les prix du gaz domestique et du pétrole lampant pour les ménages. Une mesure qui devrait aller plus loin. « À cette fin, les autorités ont demandé au FMI et à d’autres partenaires, y compris la Banque mondiale, une assistance technique pour les aider à identifier les groupes vulnérables et à mettre en œuvre un programme de subventions bien ciblé », indique le FMI dans son rapport.
Ces mesures de mitigation, couplées à la baisse projetée des cours des produits alimentaires devraient contribuer à baisser le taux d’inflation. Selon Fitch, le niveau général des prix devrait augmenter de 5,9% en 2023 et 4,4% en 2024 contre 6,3% en 2022.
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