Pénurie de Blé : Vladimir Poutine écoute les pleurs des Africains
L’Ukraine et la Russie ont signé ce vendredi 22 juillet 2022 à Istanbul, un accord permettant la mise en circulation des navires marchands en mer noire dans le but de soulager les pays dépendants des marchés de blé russe et ukrainien. Accord qui voit le jour quelques temps après la visite du Président sénégalais, Macky Sall, Président en exercice de l’Union Africaine au Kremlin.

C’est sous la houlette du Président turc Tayyip Erdogan, que les deux pays en conflit début février dernier ont signé un accord permettant de reprendre les exportations de céréales par la mer noire.

Kiev ayant refusé de signer sur le même texte avec Moscou, l’accord de reprise des exportations de blé pour une période de quatre mois s’est donc vu signer sur deux documents différents.

Cet accord vient débloquer les plus de 20 millions de tonnes de blé en souffrance dans les silos des ports de la mer noire depuis le début du conflit.  Puisque ces deux pays en guerre représentent 30% des exportations mondiales de blé, le blé bloqué dans les ports de la mer rouge, à la fois à cause des navires russes et des mines placées par l’Ukraine pour se prémunir d’un assaut naval de Moscou, avait entrainé une pénurie mondiale.

  L’Afrique : une grande victime de la pénurie

Le continent africain grand consommateur de blé russo-ukrainien, est l’une des zones les plus impactées par cette pénurie. Son marché a connu une hausse exacerbée de coût du blé. A Yaoundé par exemple, capitale politique du Cameroun, le prix de la baguette de pain faite à base de blé est monté à 175f contre 125f avant la crise. 

C’est d’ailleurs dû à cette pénurie que le Président sénégalais Macky Sall, Président en exercice de l’Union Africaine, a rencontré le Président russe au kremlin afin de plaider pour la mise en circulation du blé stocké depuis l’engendrement de la crise. 

Accord d’Istanbul : Une stratégie africaine de Poutine ?     

La Russie a finalement décidé de signer un accord permettant l’exportation de blé vers les différentes régions du monde. Malgré le fait que la véritable décision de ce dernier n’est pas très connue, l’hypothèse africaine fait surface. Tout récemment, le Président sénégalais avait plaidé auprès de Vladimir Poutine afin que le blé soit remis en circulation. L’homme fort du Kremlin aurait donc signé cet accord afin de répondre à la doléance du représentant de l’Union Africaine. 

En cette période ou la Russie cherche à renverser les partenaires traditionnels africains dans le but de se faire également un nom aux yeux de celle-ci, la décision de signer un accord pour mettre en exportation les stocks de blé en souffrance dans les ports de la mer noire peut être une décision africaine de Poutine. Ceci avec pour optique de se faire une bonne position sur le continent Noir.  

  Et si l’Afrique produisait son blé ?

De nombreuses études ont été menées par des chercheurs africains. Celles-ci attestent que le continent africain a une énorme capacité à produire du blé, plus précisément dans les pays tels que le Cameroun, le Sénégal, la Cote d’Ivoire, le Nigéria, le Bénin et bien d’autres. Au Cameroun d’ailleurs, un célèbre agronome et homme politique de regrétté mémoire, Bernard Njonga, dans l’une de ses études, rappelait que dans les années 70, l’Etat camerounais produisait son propre blé. 

La crise russo-ukrainienne est à la suite de la crise sanitaire, une seconde interpellation  de l’Afrique à l’urgence d’une autoproduction afin de ne plus être victime des questions engendrées par les autres.

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