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C’est ainsi que le Président de la Société Camerounaise de Géographie, « refuse à homo sapiens d’être le dernier stade de l’évolution de l’homme et donc le stade final de l’hominisation ». Mieux encore et en suivant Gunter Anders qui a fait le constat désolant mais véridique de l’obsolescence de l’homme (1956), le Pr René Joly Assako Assako« trouve que l’homo sapiens a vécu ».
René Joly Assako Assako est de ceux qu’on peut qualifier de brillant sujet. Après sa Licence de géographie à l’université de Yaoundé en 1990, il obtiendra tour à tour une Maîtrise et un Diplôme d’Études Approfondies à l’Université de Nantes (France), respectivement en 1991 et 1992. Le 19 janvier 1996, il obtiendra un Doctorat à l’Université Paris 10 Nanterre (France) et une Habilitation à Diriger les Recherches à l’Université Joseph Fourier – Grenoble 1 en 2004, toujours en France. Au plan scientifique, il fait montre d’un dynamisme extraordinaire. Il a créé le Groupe de recherche sur les villes d’Afrique en 1999 et le Réseau Africain de Recherche en Urbanisation (RUBAFRIQUE) en 2012, sur financement de la coopération française. Il a gagné au niveau international et conduit plusieurs projets scientifiques avec des financements importants. Tout cela justifie son impressionnante production scientifique, qui compte à ce jour 14 ouvrages, 18 chapitres d’ouvrages collectifs, une trentaine d’articles dans des revues de haute facture dans le domaine des villes d’Afrique et de l’environnement, utilisant les outils géomatiques de pointe, sur fond de conceptualisation théorique avérée. Il a participé à une soixantaine de colloques et ateliers et a lui-même organisé une dizaine de rencontres scientifiques dont 5 internationales. Au plan de l’encadrement des travaux de recherche, il a dirigé ou codirigé jusqu’à la soutenance dans les universités camerounaises, africaines et françaises, d’innombrables Mémoires de Master et plus d’une quinzaine de thèses de Doctorat et Habilitations à Diriger les Recherches (HDR). En termes de distinctions, le Professeur René Joly ASSAKO ASSAKO est : Membre de l’Académie des Sciences du Cameroun, Chevalier de l’Ordre National de la Valeur du Cameroun, Chevalier de l’Ordre International des Palmes Académiques du Conseil Africain et Malgache de l’Enseignement Supérieur (CAMES), Prix d’excellence Jeune chercheur de l’Académie des sciences du Cameroun, Prix d’excellence Jeune Chercheur de l’Agence Universitaire de la Francophonie, ancien Membre du Conseil scientifique de l’Agence Universitaire de la Francophonie, ancien Président de la Commission Régionale d’Experts de la Direction Régionale d’Afrique Centrale et des Grands Lacs de l’Agence Universitaire de la Francophonie, Membre associé de plusieurs sociétés savantes internationales, Membre du comité scientifique de plusieurs revues nationales et internationales, Professeur invité dans plusieurs universités africaines et françaises.
Le Guide traditionnel de la Communauté Mibomanedu Cameroun, du Gabon et de la Guinée Equatoriale est, depuis un an, fondateur et Président de la Société Camerounaise de Géographie, une société savante qui organise, du 3 au 5 Novembre 2022 à Yaoundé (Cameroun), le Colloque international de la refondation de la géographie au Cameroun et en Afrique.
Ne pouvant parcourir tous les recoins de cet homme multidimensionnel, nous ne parlerons ici que d’un petit bout de son époustouflante production éditoriale. En effet et pour ne s’en tenir qu’aux trois dernières années, après Géographie transcendante en 2020, Rhomboscopie existentielle en 2021, L’Assakoïsme, toujours en 2021, et avant Stylo-serpent(é) en tout début 2023, voici L’Homme-diamant ou le successeur (Négro-africain) de l’Homo sapiens, le 14ème livre que René Joly Assako Assakomet à la disposition du grand public, et soumet à la sagacité de la communauté scientifique internationale pour enrichissement, amendements éventuels et critiques certaines. Préfacé par le Professeur Jacques Fame Ndongo, Ministre d’État, Ministre de l’Enseignement supérieur, ce livre s’inscrit dans le cadre de la production et de la sédimentation des savoirs de l’Assakoïsme, la ligne de pensée qui porte toute la philosophie de vie, que l’auteur a formalisée en 2021 à travers le livre éponyme. Celle-ci vise le respect et la promotion de l’Homme noir, par la valorisation de son intellect et son affirmation dans la civilisation universelle, dont elle ambitionne de (re)prendre le leadership.
L’Homme-diamant est une succession synergique et symbiotique de quatre postulats ainsi qu’il suit.
Le premier postulat établit la continuité de l’hominisation, processus par le biais duquel une branche de primates primitifs a évolué jusqu’à produire l’homme moderne, dit Homo sapiens. Il se base sur la loi naturelle de l’évolution, qui soumet à la transformation de tout ce qui existe, de sorte à réserver l’exclusivité de l’Être et de la permanence à la Transcendance, l’autre nom de Dieu. Sur cette base, dit-il, « je refuse à homo sapiens d’être le dernier stade de l’évolution de l’homme et donc le stade final de l’hominisation. Mieux encore et en suivant Gunter Anders qui a fait le constat désolant mais véridique de l’obsolescence de l’homme (1956), je trouve que l’homo sapiens a vécu ».
C’est pourquoi, le deuxième postulat trouve en l’Homme-diamant le successeur de l’Homo sapiens. Néologisme sorti tout droit de l’imagination du savant académicien, l’Homme-diamant dispose de toutes les caractéristiques adamantines, dont les plus saillantes sont la dureté (avec la plus grande valeur sur l’échelle de Mohs) ; la pureté ; la stabilité (absence de pléochroïsme) ; la permanence, la pérennité, la fidélité, etc. Il tient sa succession par sa capacité à capitaliser les énergies des êtres vivants et de la matière inerte de son environnement plus ou moins proche, voire universel. Tout en continuant à produire et à sédimenter les savoirs comme l’homo sapiens, son prédécesseur, il va plus loin, en les assujettissant à la production de la sagesse, dans le but de sacraliser à jamais l’humanité, diversement bafouée, honnie, conspuée et reniée de nos jours.
Comme troisième postulat, le livre soutient que l’Homme-diamant de l’Assakoïsme sera négro-africain, pour des raisons d’hérédité et au regard de l’évolution géostratégique du monde. S’agissant de l’hérédité, est-il superfétatoire de rappeler qu’Ardipithecus ramidus qui a vécu dans l’Est de l’Afrique il y a plus de 4 millions d’années et Toumaï, son arrière-arrière ancêtre, qui a vécu au Nord du Tchad il y a plus de 7 millions d’années, étaient tous les deux de race noire. Ces vérités scientifiques que personne n’a pu démentir à ce jour, reconnaissent l’antériorité de l’humanité à la négrité. Il est donc logique que le successeur de l’homo sapiens soit à l’image de ses lointains ascendants, quelle que soit la race qu’elle afficherait.
Par ailleurs, à la différence d’homo sapiens dont l’évolution a été considérée du seul point de vue biologique et comportemental, je soutiens que l’homme-diamant procède tout aussi des considérations géostratégique et socioéconomique. Ce faisant, l’hominisation dans ses étapes à venir, vise également, fait inédit, l’identité territoriale, voire institutionnelle. On s’aperçoit alors que l’Afrique s’affirme comme le théâtre où l’avenir du monde est appelé à se jouer, d’ici le prochain siècle. Il y a plusieurs raisons à cela, à savoir : le dynamisme et la jeunesse de la démographie, l’existence d’un sous-sol scandaleusement riche, dans un environnement des plus favorables et des talents dont l’éclosion n’est plus un secret. Tous les observateurs avertis, à l’instar de J.-L. Buchalet et C. Prat (2019), C. Lopes (2021) et J. Godfrain (1998), sont formels sur le rôle incontournable de l’Afrique dans l’évolution actuelle et plus encore future du monde.
Le livre se ferme sur le quatrième postulat, qui est en réalité une exhortation. Il inscrit la succession de l’homo sapiens dans la civilisation universelle, à laquelle l’humanité toute entière a droit. En effet, prendre la tête de l’hominisation pour en assurer la continuité, est foncièrement antithétique du repli identitaire, racial ou territorial. Il ne s’agit pas du rejet, encore moins de la domination des autres. Mais de la capitalisation des ressources, des innovations et de la culture au bénéfice de l’ensemble, en commençant par soi-même. C’est par cette hauteur d’esprit et cette grandeur d’âme que l’homme-diamant, successeur négro-africain de l’homo sapiens va tenir un leadership éclairé sur le monde.
Ce livre présente une autre innovation. Elle est épistémologique. En effet, toutes les étapes de l'hominisation ont été constatées, c'est-à-dire vues après qu'elles se soient accomplies, suivant des indices et indicateurs somme toute vérifiables. À l'opposé, l’Homme-diamant est une construction mentale prospective, une prédestination ontologique, une vision tendancielle, ou le résultat directionnel d'une inflexion existentielle. C'est l'homme, pas tel qu’on souhaiterait qu'il fût ou devînt, mais tel que les tendances et forces en présence le préparent et le conduisent forcément à être. Les stades précédents de l'hominisation ont été en liaison avec l'environnement et les éléments de vie du sujet dans son contexte, à l’instar de l'homo erectus et la bipédie ; de même que le changement du régime alimentaire est lié à la découverte du feu ; ou la sédentarisation qui est le résultat de la proto-agriculture, etc. Le stade de l'homme-diamant procède quant à lui par projection (voir loi des tendances).
En écrivant ce livre, René Joly Assako Assako dit avoir décidé de rompre les chaînes de son propre esclavage et de prendre le risque de libérer les autres esclaves qui s'assument. Par ce livre-là, il a fait le pari d'oser, d'avancer, d'innover et de créer. « J'ai eu et j’ai encore le courage de l'échec, le manque d'audace étant la plus puissante des chaînes qui tiennent le Noir au fond de l'abîme », assène-t-il.
Ce faisant, poursuit-il, « je ne veux plaire à personne et heurter qui que ce soit ne fait pas partie de mon agenda. J'ose juste formaliser mon audace et exercer ma liberté de penser et d'agir. Je veux me départir de mon ignorance avérée. Et pour cela, je dois commencer par l’assumer, en l’exposant. C’est pourquoi j’écris. C’est pourquoi j’écris autrement. C’est pourquoi j’écris autre chose que ce qu’on attendrait de moi, du Négro-africain que je suis que je ne cesserai jamais d’être ». Tout un programme de vie, qui pourrait bien se poursuivre au-delà.
Correspondance particulière
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