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Il était temps ! L’atmosphère de relative paix mondiale devenait étouffante de monotonie.
Les conflits de basse intensité qui parsèment l’Afrique ainsi qu’une partie de l’Asie, ne parvenaient manifestement pas à donner assez de grain à moudre aux conglomérats militaro-industriels, bien obligés de réduire leur rythme de production.
La maintenance des arsenaux pleins à ras-bord commençait de son côté à devenir onéreuse et fastidieuse. Les armements à la pointe de la technologie menaçaient ruine, sans avoir été testés dans la réalité. Les théories comparatives sur la primauté des puissances et les bénéfices de la guerre comme moteur de l’économie tombaient en désuétude, faute de tests de probation. La dépression économique et nerveuse était aux portes.
Elle est donc bel et bien derrière nous, cette interminable période de vadrouille seulement meublée par des exercices par tous les temps et sous toutes les configurations possibles. Voici le moment tant attendu de justifier tant d’efforts d’imagination et de préparation.
Et pendant que les autoproclamés maîtres du monde se chamaillent autour du brevet d’invention de l’eau chaude, pour les peuplades incultes de la planète, il reste toujours l’os du terrorisme sur lequel se faire les dents. Au moins sur ce point, les grands sont unanimes sur l’opportunité de nous faire dépenser les maigres énergies dont nous aurions pu nous prévaloir. Il est question de prévenir d’éventuelles incartades vers l’autonomisation en quelque domaine que ce soit. L’on sait de longtemps combien les rééquilibrages sont néfastes au maintien des flux unidirectionnels en faveur du Nord.
Mais encore, s’il ne s’était agi que de cela, l’Afrique au cuir tanné par des siècles de prédations et de vexations, s’en sortirait, peut-être pas les doigts dans le nez, il faut en convenir. Seulement, l’on est loin de la fin de l’histoire. Car, à coups de narratifs lénifiants sur le vice belliciste des uns et la vertu iréniste des autres, à coups d’étouffantes obligeances invitant à choisir entre la corde de lin et la corde de chanvre, notre pendaison semble programmée. A croire la liturgie des prédicateurs du complexe militaro-intellectuel
infatués de suprématisme, l’Afrique serait le prochain terrain d’affrontements entre super grands et associés.
Ce déluge de menaces charrie pourtant quelques pistes de vérités qu’il convient de scruter attentivement. Pour exemple, cette mise en péril délibérée de la sécurité alimentaire de nombreux pays, situation dont des millions de personnes seront victimes à travers le monde ? Ensuite, le risque est réel qu’à la fin des hostilités, ce qu’il restera des immenses quantités de matériels militaires aujourd’hui stockées, ne tombe entre les mains des mercenaires et autres fauteurs de guerres des légions internationales, en récompense pour les services rendus à l’un et l’autre des camps en confrontation. Le fait n’est pas nouveau.
Dès lors, il faudrait déjà se préparer à une prochaine floraison de foyers de tensions ici en Afrique. Attendons-nous à voir repartir de plus belle, des revendications en vue de la constitution ex-nihilo de républiques dont les armoiries ressembleront étrangement à celles d’Etats étrangers. Nous voilà prévenus !
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