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Si ce n’était point le cas, en vertu de quelle considération devrait-on alors se trouver obligé de prendre le parti d’une tierce partie, au détriment de ses intérêts propres que l’on a du reste, le devoir et aussi le droit de faire prévaloir ? Surtout lorsqu’on sait qu’aucun oiseau ne construit de nid pour un autre oiseau.
Toujours est-il que par ces temps de tourmente et d’incertitude consécutives à la constitution de nouveaux grands pôles de puissance, tout ou presque est mis en œuvre dans l’optique d’un retour à la subordination des souverainetés.
De très nombreux clichés explicitent cette démarche pleine de sous-entendus. Ainsi, l’on est démocrate ou dictateur, élitaire ou populiste, progressiste ou conservateur, pro ou anti-homosexualité. Grâce à la pluralité des moyens de propagation, le suivisme aveugle et le psittacisme infantilisant sont imposés à une bonne partie de l’humanité, donnant ainsi du retentissement aux fantasmes les plus ignobles. Les récents désastres institutionnels et sociétaux vécus par nombre de pays à travers notre planète, sont quelques-unes des émanations de ce retour en force des hégémonies idéologiques et culturelles.
Il n’est d’ailleurs pas jusqu’à la signification des mots qui ne soit l’objet de manipulation tendancieuse. Le cas de populisme qui selon le dictionnaire, est l’autre nom de démocratie, autrement dit, le gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple. Or, au gré des inversions charriant des ambitions pas toujours avouables, populisme est présenté comme étant antithétique de ce que des voix mal inspirées et marginales entendent par gouvernance moderne.
Autant de camisoles de force, autant de carcans intellectuels et moraux destinés à restreindre le champ du raisonnement, et partant, à orienter le comportement. Ici comme partout ailleurs, l’idée est de n’offrir pour option que le chemin balisé et pavé par la pensée la plus bruyante et invasive, ce qui revient à un non-choix.
D’une manière progressive et résolue, nos Etats africains mettent de plus en plus en échec ces multiples velléités de dilution de personnalité et de transfert de responsabilité. A date, l’adoption d’une position manifestement inattendue sur les imputations découlant du conflit en Europe orientale. Une véritable surprise stratégique qui aura entre autres mérites, celui d’asseoir la stature de l’Afrique sur la scène mondiale avec à la clé, la prise en compte de son opinion qui ne sera pas qu’une simple alternative, mais une
posture de poids qui tranchera dorénavant avec les contorsions et les incantations d’antan.
Pour la paix et la sécurité sur notre continent, pour l’essor harmonieux de nos Etats, pour le bien-être de nos peuples, ce paradigme souverainiste devrait être davantage consolidé et réitéré en tant que de besoin. En tout cas, n’est-il pas dit qu’entre les Etats, point d’amitiés, seulement des intérêts ? En langage africain, ceci peut se traduire par le ciel est en partage à tous les oiseaux, mais chacun bat des ailes selon son espèce.
A notre jeunesse de bien intégrer cette sagesse locale, même s’il faut pour ce faire, que quelqu’un se donnât la peine de dispenser une petite leçon d’arithmétique !
Atonfack Guemo Cyrille Serge
Chef de Division Communication - Mindef
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