Féminicide : Le Minproff exprime enfin son ras-le-bol !
Après l’appel à l’action de plusieurs médias, Marie-Thérèse Abena Ondoua décide enfin de prendre le taureau par les cornes.

Au Cameroun, les féminicides s’apparentent à un serpent de mer. Les cas notés depuis le début d’année sont alarmants. Des violences conjugales qui vont crescendo au regard des chiffres publiés par la Commission nationale des droits de l'homme et des libertés. Si la situation va de mal en pis, c’est sans doute dû à l'absence de sanctions suscitées par la corruption au niveau du rouage judiciaire.

Le taux de féminicide noté au premier semestre 2023 est en hausse comparé aux données globales de l’année 2022. Depuis le mois de janvier, environ 30 femmes ont été froidement assassinées. Des chiffres qui inquiètent, mais surtout qui appellent à l’action. Aucune région n’est épargnée et les plus touchées restent à ce jour l’Ouest, le Centre, le Littoral et l’Extrême-Nord.

Interpellée par le journal tri-hebdomadaire La voix des jeunes, la ministre de la promotion de la femme et de la famille, prend enfin la parole après une longue période de silence. 

En partenariat avec les organisations de la société civile et le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), Marie- Thérèse Abena Ondoua penche pour l’adoption d’une loi-cadre pour protéger les victimes et améliorer le mode de saisine de juridiction pour réprimer ces actes barbares. Dans la même veine, une session de plaidoyers visant à mettre un terme à l’impunité des acteurs des violences conjugales domestiques et familiales a également été lancé.

La prolifération des cas de féminicide au Cameroun, semble être le résultat d’un ensemble de facteurs sociologiques tels que la violence et la pression sociale. Surtout lorsqu’on sait que les victimes n’ont rien en commun, et donc pas de profils spécifiques sinon le fait d’être assassiné par des époux, ex-conjoints trop colériques et jaloux ou encore des malfrats crapuleux. Explique le professeur Claude ABE, sociologue. « Au Cameroun, la femme est très vulnérable et elle est exposée à toutes les formes de violence. Depuis un certain moment, on constate au Cameroun une augmentation des profils d’hommes qui commettent des crimes passionnés », ajoute l’expert.

Conséquences, de nombreux enfants se retrouvent ainsi orphelins, affaiblis, vulnérables et enclins à reproduire les mêmes actes.

La montée en puissance de la féminicide mérite davantage d’être pris au sérieux, notamment à travers la collecte des données sur une période définie. Ceci dans le but de prévenir et mettre un terme à ce cauchemar qui dévaste la société. Toutes les chaines du maillon sont impliquées dans cette bataille. La dénonciation de toute forme de violence basée sur le genre serait déjà une solution, mais encore faudrait-il éradiquer la corruption  qui sévit au sein du système judiciairee.

« L’émergence visée par le Cameroun se révèle utopique et difficile à atteindre aux vues des chiffres affairant de féminicide », confie l’expert.

                                                

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