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Sous le thème « Transformer les flux migratoires en facteur de développement durable pour les jeunes en Afrique », la rencontre a réuni un panel prestigieux de représentants gouvernementaux, diplomates, partenaires techniques et financiers, experts, universitaires et organisations de jeunesse. Parmi les invités remarqués, la présence de Mme Bettina Gambert, représentante adjointe du Haut-Commissariat des Nations Unies aux Réfugiés (HCR), est venue souligner l’importance croissante accordée à une approche coordonnée des mobilités humaines sur le continent.
Dans son allocution d’ouverture, Dr Hemes Nkwa, Présidente du CIDP, a rappelé l’urgence de bâtir des politiques migratoires audacieuses et inclusives, en rupture avec les approches exclusivement sécuritaires : « La migration n’est pas une fuite, elle peut devenir un véritable levier de transformation économique, sociale et culturelle, à condition d’être gouvernée avec intelligence et humanité. »
Un positionnement de plateforme multi-acteurs panafricaine
Le CIDP entend précisément incarner cette nouvelle approche. Véritable carrefour de dialogue réunissant gouvernements, société civile, jeunesse, diaspora, institutions internationales et secteur privé, il s’est donné pour mission de porter un plaidoyer pragmatique et stratégique autour des enjeux migratoires africains.

Au cœur de ses priorités, le CIDP place le renforcement des capacités des jeunes migrants, notamment en matière d’entrepreneuriat, de réinsertion et de retour productif, afin de transformer les parcours migratoires en opportunités économiques concrètes. Parallèlement, il entend intensifier les actions de sensibilisation contre les migrations irrégulières et la traite des êtres humains, en s’appuyant sur une approche préventive adaptée aux réalités locales. Le CIDP projette également la création d’un Observatoire régional sur la mobilité des jeunes en Afrique Centrale, destiné à mieux documenter les dynamiques migratoires et à éclairer les décisions politiques futures. Enfin, il prépare l’organisation d’un colloque international sur la migration au Cameroun, qui réunira experts, décideurs et acteurs de terrain autour de solutions innovantes et concertées.
Un partenariat stratégique renforcé avec l’OIM
Face à ces propositions ambitieuses, Abdel Rahmane Diop, Chef de Mission de l’OIM, a salué le rôle singulier du CIDP :
« Vous êtes plus qu’un think tank. Vous êtes une véritable plateforme diplomatique alternative, enracinée dans nos réalités africaines et connectée aux sphères internationales de décision. »
L’OIM, présente au Cameroun depuis 2007, accompagne les autorités sur l’ensemble du cycle migratoire : prévention des déplacements forcés, réintégration des migrants de retour, lutte contre la traite, gestion des données de mobilité, santé des migrants ou encore dialogue politique sur la gouvernance des migrations. Dans cette perspective, le rapprochement avec le CIDP ouvre de nouvelles perspectives de collaboration, notamment en vue du prochain Forum international sur la migration prévu en 2026.
Vers un récit africain de la migration
Au-delà des discours alarmistes souvent dominants dans les débats internationaux, le CIDP défend la nécessité de construire un récit africain autonome sur la migration : un récit qui valorise les opportunités de mobilité encadrée, les apports des diasporas, les transferts de compétences et d’investissements, et surtout l’émancipation économique de la jeunesse.
« Notre jeunesse n’attend plus des discours, elle attend des ponts, des outils et des ressources », a martelé Dr Hemes Nkwa. « Ensemble, avec nos partenaires internationaux, nous avons la responsabilité de transformer les défis migratoires en moteurs de croissance et de prospérité. »
Au sortir de cette rencontre, le CIDP renforce ainsi sa position de plateforme panafricaine incontournable, prête à porter haut la voix du continent dans les débats globaux sur la gouvernance des migrations.
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