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Bref, rien que des différences. Or, ces dernières ne se limitent qu'aux apparences, machette, tuyau en acier et drone aérien pouvant tous être transformés en armes létales. Dans nos agglomérations urbaines et rurales, de nombreuses personnes sont tuées à coups de machette, dans des violences relevant aussi bien du banditisme que de la passion amoureuse. Le même outil est en service dans les conflits intercommunautaires, le plus tristement célèbre d'entreeuxrestantlegénocidesurvenuen1994 au Rwanda. En l'espace de quelques semaines, près d'un million de vies seront passées au tranchant du coupe-coupe.
Le tube en acier fait lui aussi l'objet d’un dangereux détournement d'usage, le boyau métallique servant de canon à des armes à feu de fabrication supposément traditionnelle. En plus des animaux victimes de braconnage, individus, communautés et représentants des pouvoirs publics pâtissent des effets de ces engins de mort.
Les drones enfin, ne sont pas en reste de ce travestissement de l'outillage grand public, ces objets volants pilotés à distance permettant aux indélicats de mener des filatures, de s'introduire dans des espaces d'intimité, et même d'effectuer des missions de bombardement, à défaut de faciliter d'autres activités interlopes par-dessus la loi et les frontières.
Avec le constat de la possible transformation en
armes létales d'utilitaires en vente libre jusqu’ici, se pose la question de la préservation de la sécurité des personnes et des biens. Un véritable dilemme pour le législateur qui devra faire montre d'une exceptionnelle agilité intellectuelle, afin de pouvoir déchoir la machette, le tube en acier et le drone aérien de cette espèce d’immunité naturelle derrière laquelle ils continuent de s'abriter, immunité découlant de leur vocation fonctionnelle originelle.
Certes, un encadrement légal existe déjà, à propos de l’acquisition et l’usage de certains de ces outils, mais les entorses avérées et potentielles font peser sur ledit corpus juridique, un risque d’anachronisme propice à toutes les outrances, faute d’adaptation.
Liberté et sécurité étant ainsi engagées, il s'agit de savoir combien il faudrait investir de l’une et de l’autre, ceci pour nous assurer une meilleure jouissance des deux !
Capitaine de Vaisseau Atonfack Guemo, Chef de Division Communication - Mindef
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