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Par cet acte fort, ce jeune leader local entend apporter sa pierre au débat sur l’alternance générationnelle, sujet devenu central dans la sphère politique camerounaise, où les aspirations d’un renouvellement des élites se font chaque jour plus pressantes. « C’est un appel que j’adresse à toute la jeunesse de notre pays : le moment est venu pour nous de prendre en main notre destin, de démontrer que nous sommes capables de conduire les affaires de la nation avec sérieux, responsabilité et vision », a-t-il souligné dans son courrier.
Un engagement qui surprend et interpelle
Cette déclaration de candidature intervient dans un climat marqué par les discussions sur la succession au sein du RDPC, parti hégémonique qui gouverne le Cameroun depuis plusieurs décennies. Si certains cadres misent encore sur la continuité, d’autres observateurs estiment qu’une relève générationnelle pourrait renforcer la vitalité interne du parti et envoyer un signal positif à une population dont plus de 75 % a moins de 35 ans.
En choisissant de se lancer, Léon Theiller Onana donne ainsi corps à la thèse défendue par plusieurs mouvements politiques émergents, dont le Parti Action, qui militent depuis des années pour l’alternance et une gouvernance rajeunie. Son initiative, inattendue pour un élu local issu du sérail RDPC, risque d’ouvrir un nouveau front de débats internes sur la place accordée aux jeunes dans les hautes responsabilités du parti et du pays.
Un profil ancré dans le terrain
Âgé de 38 ans, Léon Theiller Onana s’est forgé une réputation de travailleur proche de ses administrés à Monatélé, où il s’est notamment investi dans la réhabilitation d’infrastructures communales et la promotion de projets agricoles destinés à l’insertion des jeunes. Connu pour son aisance oratoire et sa capacité à fédérer, il a toujours revendiqué une pratique politique « au service du concret », loin des postures politiciennes.
Son entrée en lice pour la magistrature suprême constitue donc un prolongement naturel de son engagement, mais à une tout autre échelle. Dans son courrier, il prend soin de rappeler son attachement aux idéaux du RDPC tout en affirmant qu’il est temps pour le parti d’incarner « la modernité, la jeunesse et l’audace nécessaires pour relever les défis du XXIᵉ siècle ».
Vers une campagne sous le signe de l’alternance
Pour de nombreux analystes, cette candidature a le mérite de poser clairement la question de l’alternance au sein même du RDPC, une problématique souvent exploitée par l’opposition mais rarement abordée de front par les cadres du parti. « En déclarant sa candidature, Léon Theiller Onana force le parti à se confronter à ses propres contradictions sur le renouvellement », estime un politologue basé à Yaoundé.
Reste à savoir si cette initiative bénéficiera d’un véritable élan populaire et obtiendra l’aval des instances dirigeantes du RDPC pour se concrétiser lors des prochaines conventions. Quoi qu’il en soit, cette annonce marque une étape supplémentaire vers une présidentielle 2025 qui s’annonce plus ouverte et scrutée que jamais, tant par les Camerounais que par les partenaires internationaux.
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