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Malgré l'augmentation du taux de scolarisation, l'enregistrement officiel des naissances tarde à devenir une pratique courante pour les parents. Bien que la pauvreté soit souvent invoquée comme raison principale, il convient de souligner que la déclaration de naissance d'un enfant n'entraîne aucune charge financière, du moins officiellement. Ce phénomène est devenu un fléau social préoccupant pour les élites locales et la commune, qui ont décidé d'intervenir afin de donner aux enfants la possibilité de disposer d'un acte de naissance.
Ces dernières années, les élites de Datchéka, dirigées par Boniface BAYAOLA, secrétaire d'État auprès du ministre de l'Enseignement Secondaire chargé de l'Enseignement Normal, ont fréquemment cherché à résoudre le problème du manque d'actes de naissance. L'arrivée de Jean Claude Karmo à la tête de la commune a donné un nouvel élan à cette volonté de prendre des mesures adéquates face à l'ampleur de la situation. Selon les données de l'inspection de l'arrondissement de l'éducation de base, environ 5500 élèves, du préscolaire au CM2, étaient dépourvus d'actes de naissance en 2021.
Pour remédier à cette situation dramatique, le ministère de la Promotion de la Femme et de la Famille Marie Thérèse Abena a apporté une réponse satisfaisante en s'engageant à enregistrer 2000 enfants sans actes de naissance d'ici la rentrée 2023-2024. Déjà, entre 2020 et 2022, une opération similaire avait permis l'établissement de 683 actes de naissance. En 2021, la commune a lancé une opération intitulée "Zéro enfant sans acte de naissance". L'objectif de cette opération, qui est toujours en cours, est d'éradiquer le phénomène des enfants non déclarés et sans acte de naissance dans la commune de Datchéka depuis le 1er janvier 2021.
Pour mener à bien cette opération, des relais communautaires de santé seront mobilisés pour parcourir les villages à la recherche des enfants non déclarés auprès de l'état civil. L'objectif est de recenser tous les enfants concernés. Lors d'une réunion tenue le 6 juillet 2023, le maire Jean Claude KARMO a annoncé la mise en place de commissions chargées de l'exécution des mesures prévues par la convention signée entre la commune et le ministère de la Promotion de la Femme et de la Famille.
« Le délai de trois mois prévus dans la convention est réaliste et réalisable. Tous les collaborateurs du service public seront mobilisés pour contribuer à la réussite de ce projet. Les directeurs des établissements scolaires travailleront sans relâche jusqu'à la fin de cette opération, sans prendre de vacances ni de congés. L'enrôlement des enfants doit être achevé d'ici la fin du mois de juillet. À partir du mois d'août, la procédure judiciaire sera engagée auprès des tribunaux, avec la programmation d'audiences foraines », a indiqué le sous-préfet de l'arrondissement de Datchéka, NAMBA.
Lors des débats, Daniel Ndofou, conseiller municipal, a tenu à souligner que cette opération n'a pas de visées politiques. Il a affirmé que, malgré le soutien total de la commune de Datchéka au RDPC, parti au pouvoir, les enfants des militants d'autres partis ne doivent pas en souffrir. Les conseillers municipaux ont pour mission de représenter l'ensemble de la population. « Le maire est le maire de tous les habitants de Datchéka, sans distinction politique » a souligné le conseiller municipal.
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