Fête de l'Unité nationale : Le Cameroun est-il vraiment un pays uni ?
Le 20 mai n’est nul autre chose qu’une formalité et festivité. On ne saurait parler de la célébration de l’unité du Cameroun lorsque les principes de l’amour, de fraternité et d’amitié ont disparu.

Il y’a encore quelques années, le Cameroun était confronté à un tribalisme mineur, presque négligeable, sa haute administration en était épargnée. Ce n’est désormais plus le cas aujourd’hui, car l’unité nationale de ce beau pays n’est plus qu’une utopie. Pour être honnête, chaque Camerounais, où qu'il soit, avant d’entreprendre une action envers son prochain a le réflexe de prêter préalablement attention à son nom de famille, au dialecte parlé, ainsi que la région d’origine. Difficile de le dire, mais chaque camerounais porte aujourd’hui un masque tribal.

Un tour sur les réseaux sociaux, nous suffit pour remarquer la recrudescence de la haine, des insultes, des méchancetés verbales des camerounais entre eux. Cela montre à suffisance l’état fragile de l’unité nationale de ce pays. Les textes législatifs condamnant le tribalisme n'ont clairement pas été pris au sérieux par sa cible. Les Camerounais n'ont l'unité nationale qu’au bout des lèvres. Oui, diriez-vous peut-être qu’il n’est pas juste de condamner tout un pays à cause de quelques brebis égarées non instruits et inconscients.

Le tribalisme, un handicap au développement

Cependant, une immersion au sein de l’administration camerounaise n’est que déception. Peut-on comprendre qu'un fonctionnaire dans l’administration camerounaise, recruté au prix du mérite, de grands sacrifices et d'un travail acharné, se voit, mépriser dans son fauteuil, simplement parce qu'il n’est pas le frère, la sœur, un parent de la famille, de telle tribu, ou de tel clan ?

L’administration camerounaise est prise en otage par des criminels soucieux de leur appartenance tribale.

Il leur suffit de disposer des lignes de crédit ou marchés publics, pour les attribuer prioritairement aux membres de leurs familles, amis et proches. Des traitements de faveur dont le seul but est de montrer leur supériorité. Par conséquent, on se retrouve à faire à deux clans : les Super-Forts et les Faibles. Quelle unité nationale peut découdre d'une administration où les privilégiés écrasent leurs collaborateurs.

Conséquence, on assiste aux abus et mauvaises pratiques notamment l’acharnement, l’isolement, l’exclusion au profit des leurs. Ce qui traduit ainsi le mal-être de beaucoup de responsables de l’administration publique au Cameroun. Ceci doit prendre fin, si nous espérons assister un jour à la célébration d'une véritable unité nationale du Cameroun, notre beau et cher pays.

L’éradication du tribalisme est possible

Pour y arriver, il suffit que chaque camerounais y mette du sien. Que ce soit dans les entreprises, les ministères, les PME, les associations ou sur les réseaux sociaux, chacun doit réussir à promouvoir l'anti-tribalisme et l'unité nationale. Le virus est malheureusement déjà là et il fait des ravages. Ce n’est donc pas l’affaire d’un individu. Il est bon de rappeler que ni le Tupuri, l’Ewondo, le Moudang, le Bamiléké, ou encore le Foulbé, n’a demandé à vivre ensemble dans un même pays. Il ne s’agit là que d’un pur hasard de la nature ou de la providence.

Rien ne garantit certes l’éradication effective et totale du tribalisme, ceci dit, nous ne devons pas baisser les bras

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