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Selon le Ministère de la Promotion de la Femme et de la Famille (Minproff), 39 % des femmes camerounaises subissent des violences liées à leur genre. Une statistique préoccupante qui révèle l’urgence d’une action concertée.
Les violences basées sur le genre (VBG) au Cameroun prennent des formes variées : physiques, psychologiques, sociales et culturelles. Dans de nombreux cas, elles se soldent par des féminicides, soulignant l’extrême gravité de la situation. Ces violences, profondément enracinées dans des normes socioculturelles patriarcales, touchent des femmes de tous âges et de toutes catégories sociales, illustrant un problème systémique. Les zones rurales, souvent enclavées, sont particulièrement vulnérables en raison de l'absence d'accès aux services essentiels et de l'inefficacité des mécanismes de protection.
Un cri d’alarme et une mobilisation mondiale
Cette année, le thème mondial choisi par ONU Femmes pour la campagne de 16 jours d'activisme, « Toutes les 11 minutes, une femme est tuée. Pas d'excuse. Tous unis pour mettre un terme à la violence contre les femmes », souligne l’urgence d'une mobilisation collective. Au Cameroun, cette campagne, pilotée par le Minproff, vise à sensibiliser les populations, à renforcer les cadres législatifs et à encourager une culture de tolérance zéro envers les violences faites aux femmes.
Pour atteindre ces objectifs, ONU Femmes préconise des mesures concrètes : une législation plus robuste, une collecte de données fiables, une responsabilisation accrue des gouvernements, et un financement soutenu pour les organisations de défense des droits des femmes. Cette approche globale est essentielle pour endiguer ce fléau qui, malgré des initiatives répétées, continue de proliférer.
Vers un engagement renforcé
Les 16 jours d'activisme lancés par le Minproff le 25 novembre dernier marquent une étape importante dans cette lutte. En associant gouvernements, organisations de la société civile et partenaires internationaux, le Cameroun entend intensifier ses efforts pour protéger ses citoyennes. Toutefois, les défis restent nombreux : insuffisance des ressources allouées, faible mise en œuvre des lois existantes, et persistance des stéréotypes de genre dans les mentalités collectives.
Alors que cette campagne s’achèvera le 10 décembre prochain, elle appelle à une réflexion collective sur la manière de traduire ces efforts ponctuels en actions durables. Mettre fin aux violences basées sur le genre est non seulement une obligation morale, mais aussi une condition essentielle pour construire une société plus équitable et inclusive.
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