Transition écologique : Les défis de la valorisation des déchets au Cameroun
Le jeudi 27 mars 2025, l’émission Température sur Kalak FM, animée par Romulus Dorval Kuessié, a porté sur un sujet important : « Les défis de la valorisation des déchets au Cameroun. » Cette édition a bénéficié du soutien du projet FSPI Transition Écologique, de l’Ambassade de France au Cameroun, de l’ONG Yoheda et du Conseil pour le Suivi des Recommandations du Nouveau Sommet Afrique-France.

Comme chaque mois, Température a réuni trois invités aux profils variés : Christine Flore Talla’a, spécialiste en gestion urbaine de l’eau et de l’assainissement, Amadou Labaran Tapare, président de l’association The Green Family, et Sonia Magouetsa Sap Sap, étudiante en stratégies de développement.

Christine Flore Talla’a a mis en lumière les dangers que représentent les déchets, qu’ils soient solides ou liquides, pour la santé publique et l’environnement. Selon elle, la pollution de l’eau au Cameroun est directement liée à une gestion déficiente des matières fécales et des déchets liquides. Elle a notamment souligné que seules les villes de Yaoundé et Baganté disposent de stations de traitement des matières fécales, tandis que dans la plupart des autres localités, ces déchets sont déversés sans précaution dans la nature. Cette situation a des répercussions graves sur la qualité de l’eau consommée par la population, favorisant la propagation de maladies.

Amadou Labaran Tapare a, pour sa part, rappelé que les déchets ne sont pas seulement une nuisance, mais qu’ils peuvent devenir une ressource précieuse. Il a insisté sur la nécessité de changer de perception à leur sujet et a précisé que les plastiques représentent environ 80 % des déchets produits au Cameroun. Toutefois, il a souligné que tous les types de déchets qu'ils soient plastiques, organiques ou autres, peuvent être valorisés par le recyclage ou la transformation.

Sonia Magouetsa Sap Sap a quant à elle insisté sur l’importance des petits gestes du quotidien. Selon elle, chaque citoyen peut contribuer à une meilleure gestion des déchets par des actions simples comme la réutilisation des sacs plastiques et le tri des déchets à domicile.

Des solutions basées sur l’implication de tous les acteurs

Concernant les solutions à adopter, les trois intervenants ont mis en avant le rôle clé de l’État. Christine Flore Talla’a a plaidé pour une implication accrue des associations, des établissements scolaires et des jeunes dans la sensibilisation et la recherche de solutions innovantes. Elle a également insisté sur la nécessité pour l’État d’investir dans la construction de stations de traitement, de promouvoir des infrastructures sanitaires adaptées aux réalités locales et de favoriser la collaboration entre les différents acteurs engagés dans la gestion des déchets.

Amadou Labaran Tapare a soutenu l’idée d’une mobilisation collective où chaque acteur notamment : le gouvernement, les associations, les écoles et les ménages devrait jouer un rôle actif. Selon lui, l’éducation environnementale dès le plus jeune âge est essentielle pour inculquer aux générations futures l’importance du tri et du recyclage.

Sonia Magouetsa Sap Sap a, pour sa part, mis l’accent sur l’adoption de modes de production et de consommation plus responsables, afin de réduire à la source la quantité de déchets générés. Elle a également souligné que la sensibilisation des familles et des communautés est un levier essentiel pour induire un changement durable.

Vers une valorisation des déchets porteuse d’opportunités

La gestion des déchets au Cameroun constitue un défi majeur, mais également une opportunité de transformation sociale, économique et environnementale. Comme l’ont souligné les panélistes, le succès d’une politique efficace repose sur une approche intégrée impliquant l’État, les collectivités locales, la société civile et les citoyens. En structurant mieux la collecte et le traitement des déchets, en favorisant le recyclage et en sensibilisant la population, le Cameroun peut non seulement réduire les impacts négatifs sur la santé et l’environnement, mais aussi créer des opportunités économiques et sociales durables.

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