Crise anglophone : Vincent-Sosthène Fouda demande à Paul Biya « d’œuvrer pour la réconciliation politique dans notre pays, en libérant l’ensemble des détenus. »
C’était à l’occasion du message de présentation des vœux du Président national du Mouvement Camerounais Pour la Social-Démocratie (M.C.P.S.D), Vincent-Sosthène Fouda. À lire l’intégralité du message de l’Homme politique à la Nation.

Vœux du M.C.P.S.D au peuple camerounais du pays et de la diaspora

Mes Chers Compatriotes,

C’est désormais une tradition pour les leaders de partis politiques de présenter leurs vœux aux Camerounaises et aux Camerounais. Je me réjouis d’avoir été à l’initiative de cette pratique qui dure depuis 2009 et que, plusieurs jouent le jeu. Les occasions de nous adresser à vous sont peu nombreuses, c’est le jeu de la démocratie et de la politique qui le veut ainsi.
Je me suis toujours efforcé, tout au long de ma carrière politique et de ma participation à la vie publique, de servir les peuples du Cameroun et leurs intérêts fondamentaux. Les Camerounaises et les Camerounais attendent de leurs dirigeants qu’ils œuvrent à la création d’un avenir meilleur pour notre pays. C’est pourquoi, aujourd’hui, je vous présente mes vœux en trois mouvements.

En premier, je voudrais m’adresser au Président Paul Biya qui m’a fait l’honneur de solliciter mon point de vue lors du Grand Dialogue National. Je voudrais le remercier pour cette ouverture d’esprit. C’est l’occasion pour moi de réitérer ici l’une des propositions faites lors de cette rencontre à savoir : l’érection de la presqu’île de Bakassi en 11e région du Cameroun, afin que cette partie de notre pays puisse rattraper son retard de croissance et de développement par rapport aux autres régions de notre pays.
Au MCPSD, nous pensons aussi qu’il y a des populations en errance dans notre pays et qu’il revient aux pouvoirs publics d’user de volonté politique pour les fixer durablement sur une partie de notre territoire. Je pense particulièrement aux Bororos, peuple nomade et toujours en difficulté tant dans le nord du pays que dans les plaines du Noun. La crise de la terre doit être une priorité pour l’année qui commence.
Monsieur le Président de la République, pour l’année 2023, je voudrais vous suggérer d’œuvrer pour la réconciliation politique dans notre pays, de poser un geste fort en libérant l’ensemble des détenus politiques et en permettant le retour d’exil de ceux qui s’y trouvent et y demeurent de peur de finir en prison s’ils revenaient au bercail. Graciez-les et permettez à tous de repartir sur de nouvelles bases.

Mes Chers Compatriotes,

Au MCPSD, nous attendons beaucoup de vous. Premièrement, pour ce qui est de la paix dans les familles. Pas comme une aspiration extérieure qui s’impose à nous, mais comme une action construite pas à pas, durablement, et que nous installons avec notre manière d’être, de vivre, c’est le dessin du philosophe allemand Heidegger. Nous avons besoin de paix dans les familles, dans les lieux publics, dans nos lieux de service, dans toutes nos interactions avec nos compatriotes.
Deuxièmement, nous avons besoin de votre engagement. Le choix de la main tendue perpétuelle est de la mendicité et ne saurait être un mode de vie viable, une valeur à perpétuer. Il nous revient à tous, autant que nous sommes de travailler résolument à la construction de notre pays. En nous engageant dans les mouvements d’entraides, de solidarité, il y en a à profusion dans notre espace public. Participons autant que nous le pouvons au mouvement, dans les actions et dans les idées, ce qui nourrira notre espace public.
Notre pays a beaucoup de besoins, notamment en santé, en éducation, en communication, la liste est longue… Comment faire
? Je pense que c’est à nous, collectivement, de nous projeter vers l’édification d’une société débarrassée de la floraison du tribalisme, du népotisme, du clientélisme et du favoritisme. Ces «ismes» qui mettent dans la poche de quelques-uns le fruit du dur labeur de tous, amputant de fait l’investissement public, synonyme d’investissement au bénéfice de tous et de chacun.
L’administration camerounaise est lourde, une lourdeur qui empêche l’éclosion de l’imagination et de la créativité. Or 95 % des métiers qui seront exercés dans 15 ans et qui seront qualifiés d’essentiels ne sont pas encore créés sous nos cieux. Qui doit les créer pour nous
? C’est à nous de le faire sinon nous serons toujours à la traîne de l’histoire. Pourquoi vivons-nous alors? Il n’est pas normal que les jeunes soient les plus nombreux au chômage alors que tout est à inventer et à construire. Où va l’argent de notre pays? Que fait-on de la richesse de notre pays? Ne nous contentons pas de poser des questions, demandons également des comptes à qui de droit, c’est notre droit.

Mes Chers Compatriotes,

A l’aube de 2023, tant de nouvelles possibilités incroyables et de grands défis nous attendent. À chaque tournant, nous ferons ce que nous pouvons pour que le Cameroun soit un endroit où il fait toujours mieux vivre. Ce n’est pas encore le cas, je le sais, mais nous ne pouvons pas y arriver sans la participation de tous et de chacun. Et quand nous disons «tous», il s’agit de nous y mettre réellement, pour le bien de tous.

Enfin, je voudrais avoir une pensée pour chacun de vous qui avez perdu un être cher durant l’année qui s’achève. Notre pays a été lourdement endeuillé par les accidents de la route, les maladies parfois causées par l’éloignement des centres de santé notamment. J’ai une pensée pieuse pour Ekambi Brillant qui a porté notre musique au plus loin de son génie créateur, mais également pour Penda Dallé. Le monde du sport pleure Pélé et l’Église catholique vient de perdre le Pape Benoît XVI. Mon épouse, nos enfants et moi-même participons à toutes ces souffrances.
Maintenant chers compatriotes, nous avons besoin de votre appui, c’est lui qui donne de l’élan à notre mouvement d’un bout à l’autre du pays, il permet de faire avancer nos idées, et le Cameroun dans son ensemble.
Je vous offre, à vous et à vos familles respectives, mes vœux les meilleurs alors que nous entrons dans l’année 2023, pour que vive le Cameroun, dans la Paix, dans le Travail et dans la Patrie
!
Bonne et heureuse année 2023 à tous!

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