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Le paludisme reste encore l'endémie majeure et la première cause de morbidité et de mortalité. En 2021 au Cameroun, le ministère de la Santé publique a dénombré environ 4000 cas de décès dus à cette maladie qui se transmet aux personnes par la piqûre d'un anophèle femelle infecté par les germes du paludisme. Parmi ces décès, la seule région de l’Extrême-Nord compte plus de 1500, principalement les enfants de moins de cinq ans et les femmes enceintes. Soit le tiers des décès enregistrés sur le triangle national. Des statistiques effrayantes qui confirment les propos de Hadja Djamilatou, Chargé des Activités Relatives au Renre au sein de l’Ajered-Mt qui pense que , « le paludisme est parmi les premiers problèmes de la région de l’Extrême-Nord ».
C’est dans cette conjoncture sanitaire régionale préoccupante que Ajered-Mt vient de lancer un plaidoyer régional en vue de mobiliser les leaders communautaires, les autorités religieuses et les chefs traditionnels pour aider à la prévention et à la maîtrise du paludisme à l’Extrême-Nord.
Concrètement, il est question à travers ce plaidoyer citoyen, de convaincre à s’engager les leaders communautaire à s’engager en faveur de la lutte contre le paludisme dans la région. Une cinquante d’élus locaux, autorités religieuses et traditionnelles, ainsi que des organisations de femmes sont ciblés dans le cadre de cette activité qui porte jusqu’ici ses fruits. « On se rend compte que la santé n’est pas qu’une affaire des malades ou des soignants, il faudrait bien que la communauté joue sa partition en s’impliquant d’avantage dans le cadre de la lutte contre le paludisme, pour une solution durable. Nous notons un avis favorable et une implication de tous les leaders communautaires depuis notre passage aux sein des collectivités décentralisées. Cette implication est capitale pour la réussite du plaidoyer. Nous ne devons plus désormais penser que le palu est une petite maladie, car il fait de sérieux dégâts au sein de notre communauté et nous
devons agir ensemble pour que plus personne ne meurt d’une simple piqûre de moustique. », déclare Gabriel Fanday, le Secrétaire général de Ajered-Mt.
Notons que Ajered-Mt est une association créée en 2013 par Hamadou Bayeguet. Elle a été retenue dans le cadre des activités d’Impact Malaria du fait de ses remarquables activités de promotion de la santé communautaire. La désormais Organisation de la Société civile de District (OSCD), œuvre en faveur des Interventions Sous Directives communautaires (ISDC) dans la région.
Ledit plaidoyer porté par Ajered-Mt est organisé avec le monitoring et l’appui technique d’Impact Santé Afrique (ISA). Il s’agit d’une organisation non gouvernementale africaine fondée par Olivia Ngou. ISA milite pour une Afrique où toutes les communautés ont un accès équitable et durable aux services et aux soins de santé de qualité.
Cette initiative intervient un mois après l’offensive nationale du Ministère de la Santé, qui dans ses stratégies de lutte contre la maladie a procédé à la distribution des Moustiquaires Imprégnées d’Insecticide à Longue Durée d’Action (MILDA), aux populations de l’Extrême-nord à travers les campagnes de masse. Le plaidoyer de l’Association des Jeunes Réunis pour le Développement du Mayo-Tsanaga, vise ainsi à sensibiliser la population à la prévention de la malaria et au bon usage des moustiquaires distribuées dans l’ensemble de la région.
La campagne organisée sous le slogan « Stop malaria, Ensemble agissons », se poursuivra durant 03 mois au niveau des 06 départements que compte la région pour se clôturer en Novembre prochain.
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