Paix globale : L'Afrique résiste aux courants expansionnistes
Après quelques décennies d’une paix sporadiquement troublée par des poussées de fièvre de la part de rébellions armées, voici l’Afrique redevenue, comme aux 19e et 20e siècles, le terrain d’affrontement de pratiquement tout ce que la planète terre compte de courants expansionnistes.

Certes, lon nassiste pas, du moins pas encore, à des confrontations directes entre puissances, avec les grands engagements militaires que cela suppose.

 

Néanmoins, la kyrielle de foyers de crise dune conflictualité déstructurée et de basse intensité qui essaiment le continent, nen causent pas moins un nombre élevé de morts et de destructions. Cest chaque jour que des groupes dextrémistes, armés par on ne sait trop qui, ni trop comment, ni pour quelle contrepartie, prennent prétexte de revendications des plus hallucinatoires, pour perpétrer toutes sortes datteintes à la sécurité des personnes et des biens.

Une chose est sûre. Ces pillards-égorgeurs ne sont que le bras séculier de puissances étrangères, à la poursuite dintérêts très loin de faire le bonheur de nos populations. Et si leurs sanglants faits darmes accaparent les feux de lactualité, cette intense exposition médiatique participe de la guerre hybride et tous azimuts que se livrent les grands combattants de larène géostratégique planétaire sur le continent africain.

Car, il est plus que temps de le reconnaître, une autre guerre mondiale fait actuellement rage en Afrique. Une guerre militaire, économique, culturelle, sportive, sanitaire, scientifique, et même une guerre de popularité par médias interposés. Ces derniers, nous parlons des médias, sont plus que jamais utilisés comme des armes dintoxication massive de nos capacités cérébrales.

Par le grossissement, le travestissement, la disqualification, la mise en miroir de faits sans lien de continuité, les grossières généralisations et de parfaites allégations sans fondement, lintelligence des situations de lopinion est altérée et conditionnée de sorte à crier telle une meute sur des ennemis tout indiqués. 

 

Ce faisant, des institutions sont ébranlées, lagitation gagne les populations, et la moindre maladresse réelle ou supposée, suffit pour tout faire exploser.

 

Les soubresauts institutionnels et les mouvements de foule observés en certains points du continent sont la désolante preuve de la nocivité de cette guerre médiatique, dont la finalité nest autre que le gain de sphères dinfluence, avec si nécessaire, une fragmentation par la violence terroriste des Etats existants. Un procédé diplomatiquement appelé remodelage.

A présent que lintention est connue, les modes opératoires

aussi, il serait à tout le moins suicidaire de remettre notre sort entre les mains de lun ou lautre de ces compétiteurs, au détriment des autres, ce qui reviendrait à sauter de la poêle pour le feu.

Lidéal, si tant est quil en existe en le domaine, lidéal serait de se mettre en capacité dopérer des choix souverains et de les faire respecter, sans avoir à redouter de retour de flamme. Cela passe par la consolidation de lesprit de cohésion nationale, autour de nos dirigeants et nos institutions. Cela passe aussi par une fusion plus intime entre Etats africains.

Nos médias locaux pourraient y contribuer de manière substantielle, en se gardant, notamment, de servir de caisse de résonance à des narratifs dimportation prêts-à-consommer, de véritables inférences communicationnelles très souvent sujettes à caution, telles que diffusées en boucle sur les chaînes de grande audience internationale.

Pour des nations encore en construction comme les nôtres, lenjeu de lautonomie médiatique est crucial.

Capitaine de Vaisseau Atonfack Guemo Cyrille Serge Chef de Division Communication - Mindef

L’extrait de l’Editorial Honneur et Fidélité numéro 108 du 8 Octobre 2022

L’extrait de l’Editorial Honneur et Fidélité numéro 108 du 8 Octobre 2022
Je suis bien entourée parceque je le vaux bien.

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