Victoire et alternance : La leçon du PSG à la classe politique camerounaise
Samedi 31 mai 2025, le Paris Saint-Germain a livré une démonstration magistrale à Munich en pulvérisant l’Inter Milan 5 à 0, décrochant ainsi la toute première Ligue des champions de son histoire. Mais au-delà de la performance sportive, c’est une véritable leçon de gouvernance que le club parisien a offert un plaidoyer éclatant en faveur de l’alternance générationnelle.

À la tête de cette armée juvénile, Désiré Doué, 19 ans, a illuminé la rencontre de son talent brut. Impliqué sur trois des cinq buts (deux réalisations et une passe décisive), il devient le plus jeune joueur de l’histoire à peser autant dans une finale de C1. Autour de lui, des jeunes tout aussi brillants ; Senny Mayulu, Vitinha, Khvicha Kvaratskhelia, ont incarné une équipe fraîche, rigoureuse, décomplexée, et collective. Fini le temps des stars vieillissantes et des egos solitaires. Le PSG version Luis Enrique a fait le choix audacieux de confier les clés de son destin à la jeunesse — et cela a payé. Une révolution footballistique qui contraste cruellement avec l’immobilisme politique de Yaoundé.

Depuis plus de quatre décennies, la scène politique camerounaise est verrouillée par les mêmes visages. Paul Biya, président depuis 1982, en est le symbole le plus éclatant. Dans ce système, la jeunesse est souvent perçue comme une menace, ou au mieux une réserve de figurants. L’alternance y est vécue comme un danger, jamais comme une solution. Pourtant, ce que nous a rappelé le PSG, c’est justement l’inverse : l’audace générationnelle est source d’innovation, d’efficacité et de renouveau. Ce n’est pas un saut dans le vide, mais un levier de transformation.

Trois leçons pour le Cameroun

L’histoire du PSG offre trois grandes leçons à méditer. D’abord, la jeunesse est prête : Désiré Doué n’est pas une exception miraculeuse, mais le produit d’un encadrement rigoureux, d’un système qui a parié sur le potentiel plutôt que sur l’ancienneté. On lui a fait confiance, on lui a donné sa chance et il l’a saisie avec brio, faisant basculer à lui seul une finale de Ligue des champions. Ensuite, l’efficacité ne dépend pas de l’âge : l’Inter Milan, doyenne de la compétition, a été balayée par l’intensité, la créativité et la vivacité d’une escouade de jeunes affamés. Le mythe de la performance réservée aux vétérans s’effondre face à la réalité du terrain. Enfin, le changement est possible et payant : après quatorze ans de tentatives infructueuses, le PSG n’a triomphé qu’en rompant avec un modèle figé autour de stars vieillissantes. En osant le renouveau, il a trouvé la voie du succès. Une dynamique dont nos institutions politiques gagneraient à s’inspirer : le statu quo n’est pas une garantie, c’est un frein.

Une interpellation directe à la jeunesse camerounaise

Avec plus de 75 % de sa population âgée de moins de 35 ans, le Cameroun ne peut continuer à être dirigé par une poignée de septuagénaires et nonagénaires. Aucun ministre, aucun gouverneur, aucun préfet ne vient de cette majorité démographique. Cette réalité est non seulement injuste, elle est contre-productive. La victoire du PSG démontre que les jeunes, lorsqu’ils sont bien encadrés, peuvent produire l’excellence. Ce n’est pas en les excluant du pouvoir qu’on protège le pays, c’est en les y associant qu’on le fait grandir.

Le Cameroun a besoin de leaders comme Doué, pas de dirigeants qui cumulent 90 ans d’existence pour 40 ans de pouvoir. L’alternance générationnelle n’est pas une menace : c’est une garantie de continuité, une respiration démocratique, une bouffée d’avenir.

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