Grève du personnel de Santé : Voici les principaux responsables de la non contractualisation du personnel médical à la fonction publique.
Les concertations entamées depuis août 2022 entre les responsables du Ministère des finances, du Minfopra, de la sécurité sociale et les leaders syndicaux du secteur de la santé peinent à connaitre un dénouement heureux. Après un an d’attente vaine, le personnel de santé indigné est ressorti le 22 mai 2023 pour dire leur ras-le-bol.

Entamée à l’hôpital Jamot et au Centre des urgences de Yaoundé (Cury) lundi, la grève des personnels de santé en attente de contractualisation s’est poursuivie hier dans plusieurs centres hospitaliers publics du pays. Les indignés revendiquent le recrutement à la fonction publique après 9 années d’attente et sans salaire.

Ces quelques 27000 temporaires (aides-soignants, infirmiers, brancardiers, techniciens de laboratoire…) soit 60% des effectifs du personnel soignant du Cameroun, qui attentent d’être intégrés dans les effectifs du corps médical, sollicitent l’arbitrage du Premier ministre.

Retour sur les faits…

Après plusieurs menaces de grève, les leaders syndicaux avaient adressé le 26 juillet 2022, une lettre avec ampliation au Premier ministre et au ministre de la Santé, pour annoncer une grève pour le 15 août de la même année. Le document indiquait alors que la résolution faisait suite au « préavis déposé le 6 juin 2022 dont la préoccupation est celle des personnels marginalisés et martyrisés qui font face au quotidien aux conditions de travail inhumaines et dégradantes »

Les revendications

Cap/Santé et le Synpems sollicitent du gouvernement, «la contractualisation ou la répudiation de tous les temporaires des formations sanitaires publiques», qui d’après l’avis, travaillent sans salaires, ni contrat et affiliation à la Cnps.

Au total, 27.000 personnes sont concernées, soit 60% des effectifs des hôpitaux publics. L’immatriculation de tous les accompagnateurs psychosociaux des formations sanitaires publiques à la Cnps (Cdc, Pepfare, Georges Town, Cnls), la reconstitution des carrières des ex-temporaires des hôpitaux publics, et l’attribution des primes de santé aux catégories 5 à 6, l’indemnité de logement aux personnels de santé de la 1ère à la 6ème catégorie figurent également parmi les revendications posées par ces syndicats.

Sylvain Nga Onana et Balla Balla exigent par ailleurs, la révision du Décret de 1980 sur les écoles de formations, du statut particulier 2001 des corps des fonctionnaires de la santé publique avec introduction des nouveaux corps, l’harmonisation des salaires indiciaire et catégoriel ou le reversement des contractuels dans les corps des fonctionnaires, la fixation des salaires des temporaires à 75.000 FCFA (1-6ème catégorie), 95.000 FCFA (7-12ème catégorie), la prise en charge du personnel de santé malade et sa famille nucléaire, selon l’Arrêté 0561 Minsante du 17 février 2017, l’augmentation des salaires des personnels de santé, et l’allocation des subventions de fonctionnement aux formations sanitaires publiques sous Pbf, et la susp du Pbf.

Autres revendications, c’est la non-attribution d’une indemnité compensatrice aux personnels d’appui et administratif, la non-mise à jour des plateaux techniques des Fosa, malgré la Covid-19, le mauvais classement des personnels de santé à la sortie des écoles de formation, la progression professionnelle obscure (classification des professionnels de santé avec Bac + 3 en catégorie B2 ou B1, absence de profil de carrière) etc…

«Le service minimum sera assuré. Mais il n’y aura pas de mise en bière et de levée de corps dans les morgues, les jeudis et les vendredis», préviennent les deux responsables syndicaux dans leur avis de grève. C’est la seconde fois en l’espace de quelques jours que le personnel de santé annonce un arrêt de service.

L’Etat conscient, mais impuissant ?

L’État est au courant de ces préoccupations soulevées et avoue qu’elles sont débattues régulièrement dans le cadre du Comité de concertation et du dialogue social qu’anime le Minsanté. Dans ce sens, plusieurs rencontre ont eu lieu entre le ministère tutel, et les ministères sectoriels donc le ministère de la Fonction publique, des Finances, et celui du Travail et de la Sécurité sociale. Jusqu’à date, qu’une avancée n’a été enregistrée.

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