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C’est la psychose à Meiganga, ville cosmopolite et de brassage socioculturelle. Une localité jadis connue comme étant un oasis et havre de paix, de quiétude et de sécurité. Cependant, depuis quelques temps, la situation sécuritaire n'est guère reluisante dans le Chef-lieu du département du Mbéré dans la région de l’Adamaoua. Elle se détériore davantage avec en toile de fond une recrudescence d'assassinats des suites d'agressions dans la ville et ses périphéries.
En effet, des individus perfides sans foi ni loi mus par une inextinguible envie d'enrichissement rapide, ont trouvé du terrain fertile à travers rapts, tire-poches, agressions à armes blanches et conventionnelles, non sans ôter au passage et sans état d'âme la vie aux paisibles citoyens.
Pour rappel, cela fait suite à une ruée abondante des rebelles centrafricains érigés pour la circonstance en réfugiés dans la ville de Meiganga. Les ONG qui, autrefois s'en occupaient ont quitté la zone. Depuis lors, plus un seul jour ne passe sans qu'on ne parle de vols , d'agressions, de viols etc. Le samedi 25 février dernier, la tension était vive dans la ville. Pour cause, les populations de cette deuxième
principale ville de la région estiment qu’elles ne sont plus en sécurité. Ces derniers sont d’ailleurs envahies par un sentiment d'indignations, d'amertume et de révolte.
Elles accusent les Forces de Maintien de l'Ordre et de sécurité de ne se limiter qu’à appliquer et respecter la loi sur la fermeture des débits de boissons à minuit et non à la sécurité des consommateurs et personnels de ces lieux, qui, après fermeture des débits de boisson, sont exposés aux agressions de toutes sortes, en regagnant leurs domiciles respectifs, aux heures tardives.
« Vu que les Forces de sécurité nous demandent de fermer les bars à une certaine heure, ces malfrats nous filent connaissant l'heure de fermeture jusqu'à aller nous agresser. Nous allons finir par tous y laisser la vie comme monsieur Biang. Faites la comparaison entre le début de fermeture tôt des bars et avant cela. Voyez-vous même le nombre de victimes d'avant et d'après. Sans oublier que cela cause un préjudice énorme aux commerçants déjà matraqués par le paiement des impôts. Nous allons tous mourir un à un . », affirme une gérante d'un débit de boissons à Meiganga.
Quelques cas qui défraient la chronique
Les chiffres sur les cas de vols, d'agressions, de viols et de meurtre dans la ville pour la période la seule période allant de décembre 2020 à février 2023 donnent froid dans le dos, avec plus de 07 personnes tuées au lieudit stade Bonaberi.
✓ Baba Moïse, ancien Commandant de compagnie de Mokolo, blessé gravement, tête fracassée, doigts coupés, oreilles entaillée dans la nuit du 29 au 30 juillet 2022.
✓ Yaya Pierre, cadre à la délégation départementale de l'emploi et de la formation professionnelle. Agressé en plein jour et tué dans son champs derrière le mont Ganga le 03 décembre 2022.
✓ Un jeune étudiant à l'école de médecine à l’Université de Ngaoundéré, fils de Bouba Yayiwé, agressé à mort au carrefour de l'église évangélique luthérienne du Cameroun ( EELC) le 31 décembre 2022.
✓ Le Secrétaire général du Syndicat des Mototaxis, habitant le quartier Bamileke, agressé au carrefour du parquet dans la nuit qui succombera à ses blessures au mois d'octobre 2022.
✓ Le sieur Abdelaziz froidement assassiné à Nandeké au mois de janvier 2023.
✓ Dans la semaine du 24 septembre 2022, un enfant est enlevé puis dépecé, ses organes retirés pour vente. Heureusement ses assassins seront cueillis dont l'artiste Ali Square ainsi que son homme de main. Lequel homme de main qui serait également responsable de l'assassinat d'une jeune fille nommée Aissatou Samsia.
✓ Vol à main armée avec agression au marteau de la victime derrière le dépôt Guiness non loin de la résidence du regretté Biang.
✓ Agression à main armée de Ndogmo , directeur de l'école et propriétaire d'un bar du côté de Nandeké et d'une boutique au campement.
✓ Agression avec blessure grave de de Massayô propriétaire de Central Bar.
✓ Agression de Mang Egré Jonathan et rapt de sa moto Dame professeur au lycée de Lokoti en décembre 2022.
✓ Agression d'une enseignante à l'école Soudan avec blessure grave puis mort après évacuation ( bras coupé par la machette) il y'a de cela quelques mois.
✓ Une élève violée sur la route du Lycée Bilingue.
✓ Une élève du lycée bilingue agressée sur la route de l'ENIEG.
✓ Agression avec blessure grave de Sa majesté Djaoro de Bonaberi vers la Cave
✓ Une employée de ONG agressée à l'ENIEG.
✓ Zatao Hamadama, enlevé puis porté disparu depuis le 26 janvier 2021 jusqu'à ce jour sans nouvelles.
✓ Un corps repêché le mardi 21 mars 2022 au lieu-dit Abattoir.
✓ Le jeune Hermann agressé à l'école Soudan en novembre 2022.
✓ La semaine dernière, au terrain de football du CETIC Paul VI, un homme a été retrouvé entre la vie et la mort au petit matin puis transféré à l'hôpital et n'a d'ailleurs pas encore retrouvé la parole.
Les vols et autres rapts dans les quartiers sont monnaies courantes.
La liste n'est guère exhaustive, les cas élucidés sont ceux connus par nous au travers des les déclarations de quelques usagers et forces vives, les populations n'ayant pas toujours la culture de la dénonciation préférant se taire et souffrir dans le silence et la torpeur .
Une tribune de Roger Djidda, Leader associatif et Secrétaire général de l'Association pour le Développement du Département du Mbéré ASDDEM.
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