
Le Droit de la famille camerounais reconnaît le rôle de garantie de la stabilité du mariage que procure la dot. Elle a donc une origine symbolique. Sortir cette dernière du caractère économique actuel qui donne l’impression d’une compensation de la perte subite par la famille de la Jeune fille permettrait à certaines de se marier. Elle contraint certains hommes à s’endetter, à contracter des prêts avec des taux d’intérêts élevés, à vendre leurs terres pour obtenir de l’argent, à promettre de payer les dots par mensualités, ainsi qu’à s’impliquer dans d’autres scénarii qui peuvent les conduire à crouler sous l’endettement. Comment l’homme pourra t-il prendre en charge sa femme, ses enfants, la location et le reste après s’être endetté pour doter sa femme ? Une question que ne se pose pas la famille de la jeune fille lors de l’établissement de la liste de la dot.
Les familles riches qui s’attendent à des dots plus élevées, refusent quasiment les demandes en mariage des familles à faibles revenus. « Est-ce qu’un pauvre homme comme celui là peut prendre soin de toi ? » « Qu’est ce qui peut te donner que tu n’as pas encore ? ». En oubliant que l’union d’un couple ne se focalise pas uniquement sur le facteur financier mais aussi sur les facteurs tels que : l’intellectuel, l’entraide, la satisfaction de son conjoint lors des rapports intimes, le respect, la confiance, la communication et biens d’autres.
De plus, par la tournure qu’elle prend, elle maintient les inégalités de genre dans la mesure où, elle déshumanise la femme en la traitant comme un bien échangeable. Pire encore, comme un fardeau dont il faut se débarrasser.
Elle va même jusqu’à décourager l’homme qui risque abandonner la femme et les parents diront « voilà notre fille, son âge avance déjà et aucun homme n’est encore venu la prendre ».
Quelle peut bien être la véritable raison pour laquelle une fille n’est pas encore mariée malgré qu’elle remplisse les conditions d’une bonne épouse ?
C’est une raison qui amène le plus souvent la cohabitation avant le mariage, la naissance des enfants illégitimes.
D’où l’origine des pensées comme : « si tu n’as pas l’argent, ne cherche pas la femme ».
Un mariage sans dot ne peut-il pas être possible ? Si non, pourquoi ? Parce que les mariés ne seront-ils pas heureux ? Ou alors seront-ils mal vus par l’entourage et seront- ils reniés par leurs parents ? Doit-on toujours gérer les « on dit » ? Ou alors craignons-nous des propos tels que : « si tu étais une vraie fille, on ne t’aurait pas livrée gratuitement à moi » ou bien « à combien tu m’as dotée ? ».
La dot est pour tout dire, le signe public de l’appartenance de la fille à l’homme. Et de ce fait, les familles en plus des institutions publiques ou internationales devraient penser à redéfinir la notion de la dot dans son contexte initial/ historique et de la pratiquer comme il se doit et non vendre leurs filles comme solution à une crise économique subie et ressentie par les familles.
Votre réaction à propos de cet article
Articles Similaires
-
Gouvernance migratoire : le CIDP et l’OIM scellent une alliance stratégique
Posté le 20/06/202562 vues -
Afrik-Inform Awards Acte 4 : Vers un partenariat institutionnel avec le MINPMESSA
Posté le 20/06/202550 vues -
Drame de Soulédé-Roua : Les corps des victimes abandonnés 100 jours après les faits
Posté le 11/06/202579 vues -
Congrès International de la Femme Africaine : Le CIFA 2025 placé sous le parrainage de Kely Motue Simeu
Posté le 11/06/2025102 vues -
Meurtre de Mathis : que cache le silence du gouvernement ?
Posté le 16/05/2025252 vues -
Département de l’Océan : La SNH rénove la Préfecture
Posté le 09/05/2025308 vues -
FSPI Transition Écologique : une quatrième session pour évaluer les avancées et préparer la suite
Posté le 03/05/2025515 vues -
Diaspora camerounaise : Mboa Paris revient avec plus d’ambition
Posté le 30/04/2025481 vues -
Responsabilité sociale : La SNH et TRADEX au chevet des populations de Nkolmetet
Posté le 11/04/2025469 vues -
Fêtes de fin d’année : SM Tenekam Joseph apporte la joie aux populations du village Bakassa
Posté le 24/12/20241,010 vues -
Transition écologique : Ndélélé au cœur de la gestion durable des forêts
Posté le 18/12/20241,400 vues -
Violences basées sur le genre : Les statistiques effrayantes qui viennent du Cameroun
Posté le 27/11/20241,125 vues -
Spécial Vacances Entrepreneuriat : l’Académie Cameroun Excellence Plus initie les jeunes à l’entrepreneuriat
Posté le 20/10/20241,551 vues -
Innovation jeunes : l’empreinte indélébile de Okwelians
Posté le 20/10/20241,330 vues -
Adolphe Moudiki : 30 ans de stabilité à la tête de la SNH
Posté le 18/10/20241,511 vues -
Glencore gate : Le Cameroun mobilise la justice pour traquer les complices locaux
Posté le 11/10/20241,578 vues -
Bangangté : Une femme enceinte brûlée par sa coépouse
Posté le 25/09/20241,239 vues -
Coopération Afrique-France : Le MINJEC reçoit les nouveaux leaders du CNSAF
Posté le 23/09/20241,382 vues -
Décentralisation et développement local : Bilan et perspectives du Livre du PNDP un an après sa publication
Posté le 04/09/20241,223 vues -
Extrême-Nord : Un mort à la suite des pluies
Posté le 04/09/20241,004 vues -
Université de Yaoundé I : Décès du Professeur Kengne Fodouop
Posté le 22/08/2024964 vues
Ajouter un commentaire
1 commentaires
Vous avez raison, les parents ne doivent pas vendre leur fille , c'est defois à cause de cela que la femme se trouve maltraitée dans son foyer