Éducation sexuelle : Un impératif pour la jeune fille
Le développement n’est pas seulement un phénomène économique mais un processus multidimensionnel combinant à la fois la politique, l’économie et le social. Les grossesses en milieu scolaire se présentent comme un problème d’ordre social et de ce fait susceptible de constituer une entrave au développement.

«  A cause de mon jeune âge et  la pauvreté de mes parents, j’ai été obligée de me livrer à des pratiques sexuelles avec mes professeurs qui acceptaient de prendre en charge  mes frais de scolarité…Ma grossesse a été très dangereuse, malgré mon ventre qui grossissait, je perdais du poids, j’étais tellement maigre que j’avais l’air d’une brindille avec un gros ventre », raconte Émilie enceinte à l’âge de 15 ans. 

La grossesse en milieu scolaire peut donc être dite « précoce » parce qu’elle  survient en bas âge, c’est-à-dire avant 18 ans quand la jeune fille sort à peine de l’enfance ou est encore adolescente. Elle constitue une vive préoccupation en raison du nombre important de cas recensés chaque année, de ses conséquences néfastes sur la santé et du devenir de la jeune fille d’où l’urgence d’extirper ce mal.

L’éducation sexuelle des jeunes doit relever de la responsabilité collective. Tous les adultes sont concernés par l’éducation de ces derniers en particulier de la jeune fille. Le système éducatif est le plus concerné par ce problème, car les jeunes passent la majeure partie  du temps à l’école.

Malheureusement, notre système éducatif ne prévoit pas grand-chose dans ce domaine mis à part quelques cours de SVT (Sciencede la Vie et de la Terre) et d’EVA (Éducation à la Vie et à l’Amour) qui font brièvement cas des chapitres sur la reproduction humaine. Dans ce cas, la tâche revient aux parents, mais force est de constater que dans bon nombre de familles, le sexe est toujours considéré comme un sujet tabou. Alors, les élèves sont le plus souvent livrés à eux-mêmes, mises à part quelques rares séances de sensibilisation dans certains établissements. Le contact entre personnes de sexes opposés ne peut être évité dans nos écoles. Nous faisons parfois face à des cas de harcèlement sexuel dont les principales victimes sont généralement les jeunes filles par leurs professeurs leur promettant des bonnes notes de classe.

De plus, la pauvreté qui frappe bon nombre de cellules familiales amène certaines filles à se livrer à des pratiques sexuelles non protégées  avec leurs camarades de classe, des moto-taximen et des commerçants  et ceci pour se faire un peu d’argent. 

De même, au regard de cette nouvelle circulaire du Professeur Nalova Lyonga, Ministre de l’Enseignement Secondaire qui vient lever le verrou, tout porte à croire que les chiffres vont grimper d’ici peu.

Une grossesse précoce a des conséquences catastrophiques non seulement pour la mère mais aussi pour l’enfant et le développement de leur communauté et du pays tout entier.

L’élève qui tombe enceinte peut continuer à suivre les cours pendant quelques mois mais sera toujours contrainte d’abandonner à un moment sauf en cas d’interruption de la grossesse. Dans de nombreux cas, elle va perdre une année scolaire, voire rater un examen. La grossesse est donc une cause de déscolarisation. Une fois arrêtée, elle a très peu de chance de revenir  sur les bancs. Car, obligée de s’assumer elle-même, ne bénéficie souvent plus d’aucun soutien familial ni du géniteur de l’enfant, ni de leur propres parents ou tuteurs, ce qui l’oblige à travailler afin de subvenir à ses besoins et à celui du bébé. Engagée dans ce monde difficile, il est difficile pour elle de revenir dans le système scolaire.

L’on note également des complications pendant l’accouchement, des avortements non sécurisés qui entraînent des problèmes de santé durable et peut contribuer à la mort.

De plus, l’exposition à des sanctions sociales importantes qui ont pour conséquences la perte d’estime et de la confiance en soi, la dépression.

Pour mettre fin à ce problème, il faudrait tout d’abord multiplier les actions de sensibilisation auprès des enfants et des jeunes pour les éduquer sur la santé sexuelle et reproductive et aux moyens de contraception. Puis, distribuer des moyens contraceptifs de prévention aux jeunes. De plus, mener des actions de sensibilisation auprès des parents, autorités locales afin de les informer des conséquences liées aux risques des grossesses précoces. Enfin, faciliter l’accès aux services adaptés aux besoins des jeunes.

 

 

 

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