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Le duel entre Maurice Kamto et Michèle Ndoki pour le poste de président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) aurat-t-il finalement lieu ? A en croire Léonel Loumou, rien ne garantit que ce match politique va se tenir. Dans une longue interview qu’il a accordée au journal Essingan, ce conseiller politique et stratégique laisse entendre que Maurice Kamto nourrit quelques appréhensions. « Kamto n’aimerait pas affronter Michèle Ndoki pour le poste de président du MRC. L’attitude et la stratégie adoptée trahissent cela », déclare Léonel Loumou.
L’actualité de la candidature de Michèle Ndoki a en effet défrayé la chronique. Revenue d’un exil en Côte d’ivoire, celle qui s’est distinguée en 2018 dans la rue quand le MRC criait au vol électoral a filé sur le plateau de Canal 2 pour annoncer son ambition de remplacer Maurice Kamto lors de la convention du parti l’année prochaine. Le lendemain, Michèle Ndoki subissait des tirs nourris sur les réseaux sociaux de la part des inconditionnels de Kamto.
Ils traitent l’avocate de tous les noms d’oiseau. Un temps elle est présentée comme un suppôt du RDPC, le parti au pouvoir. Ses détracteurs la peignent aussi comme un « pion » de Paul Atanga Nji, le ministre de l’Administration territoriale (Minat). Devant ce dénigrement en règle, Maurice Kamto ne dit rien, constate Léonel Loumou. Qui dénonce une attitude peu démocratique de la part d’un leader politique qui a toujours tout fait pour passer pour un démocrate.
Mais Léonel Loumou révèle que le silence de Maurice Kamto n’a pas été total. « Il a clairement signifié à sa désormais concurrente pour le poste de président du MRC qu’elle n’avait qu’à quitter le parti si elle n’était pas contente de la manière dont il est géré. C’était lors de leur rencontre au siège du parti à Odza, quelques semaines après l’annonce de la candidature de Michèle Ndoki ».
Une rencontre houleuse apprend-t-on. Mais pourtant, Michèle Ndoki n’a pas abandonné son projet de reprendre la présidence du MRC. Un affront qui horripile l’actuel leader du MRC. Qui, de toutes évidences, veut maintenant exclure l’avocate du parti. C’est en tout cas ce que croit savoir Léonel Loumou. « Les semaines qui ont suivi la déclaration de candidature de Michèle Ndoki et, aussi après la rencontre entre Michèle Ndoki et Maurice Kamto au Siège du MRC, l’hypothèse de mettre la deuxième vice-présidente des femmes à la porte a été évoquée plusieurs fois au cours des réunions de crise. Des documents internes dignes de foi, des conversations électroniques entre des cadres du MRC et des communiqués publics que j’ai pu consulter confirment cette volonté d’expulser Michèle Ndoki ».
C’est à se demander pourquoi Maurice Kamto a autant peur d’affronter Michèle Ndoki. Cette femme qui a pris une balle pendant les marches du MRC au lendemain de l’élection présidentielle de 2018 représente le souffle nouveau pour un parti arrivé à bout de course. Elle fait en plus l’unanimité parmi les militants progressistes, qui n’ont pas pardonné à Kamto le boycott des élections municipales et législatives de 2020. Enfin Michèle Ndoki est un esprit libre qui n’entre pas dans les rangs, une attitude qui horripile Maurice Kamto au plus haut point.
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