« Notre pays a besoin de sang neuf et d’un véritable "rebranding" politique. La gérontocratie n’a plus sa place dans un Cameroun où plus de 70 % de la population a moins de 35 ans. »
A déclaré Ibrahim Yiche, Président du Parti Action, lors de son message à la Nation le 31 décembre dernier. Le jeune leader politique a ainsi sonné le glas de la gérontocratie ambiante au Cameroun. Pour lire l'intégralité de son discours...

Message du Président du Parti Action à la Nation à l’occasion de la fin d’année 2024 et du Nouvel An 2025

Mes chers compatriotes,

 

2024 s’achève dans quelques heures.

À cet effet, je tiens à vous adresser, au nom du Parti Action et en mon nom propre, mes vœux les plus chaleureux de bonheur, de succès et de réussite.

L’année 2024 a été particulièrement éprouvante et difficile pour notre pays. Nous avons perdu plusieurs compatriotes, victimes de catastrophes naturelles qui ont endeuillé nos régions, mais aussi à cause de la crise anglophone, des féminicides, et des multiples insécurités urbaines, routières et transfrontalières. À toutes les familles éprouvées, j’adresse mes sincères condoléances.

Je souhaite exprimer ma gratitude à la jeunesse camerounaise pour l’affection croissante qu’elle me témoigne. Votre soutien m’a valu deux distinctions prestigieuses cette année : le Prix du Meilleur Activiste Politique et Social Jeune, décerné par les Cameroon Youths Awards, et le Prix de Révélation Politique de l’Année 2024, obtenu lors des Awards Nationaux de l’Excellence.

Mes chers compatriotes,

A l’image de nos dirigeants, notre système éducatif est obsolète et totalement déconnecté des réalités professionnelles actuelles. Le taux de chômage chez les jeunes diplômés de nos universités atteint 74 %. L’entrepreneuriat jeune, qui devrait être une solution, est étouffé par une fiscalité excessive et des harcèlements administratifs. Selon le mouvement patronal ECAM, 80 % des entreprises ne survivent pas au-delà de deux ans.

Le récent sommet de la CEMAC nous a permis d’avoir une idée claire de la situation économique de notre pays. Notre économie est en déclin et continue d’être extravertie. Il est temps que nos dirigeants mettent fin à la gabegie et adoptent des mesures urgentes pour relancer notre économie, l’affranchir de toute dépendance et des menaces d’ajustement structurel.

Aujourd’hui, le Cameroun n’est plus une terre d’opportunités pour sa jeunesse, qui quitte le pays par milliers chaque jour à la recherche de meilleures conditions de vie ailleurs. Vivre au Cameroun est devenu une véritable formation militaire continue : absence d’électricité et d’eau potable pour tous, qualité médiocre de l’accès à internet, routes impraticables, chômage endémique, inflation galopante, cherté des denrées alimentaires. Nos mamans n’ont que leurs larmes pour pleurer… Et dans tout cela, ils veulent encore nous tuer avec les impôts.  

Nos dirigeants, dans leur logique du "grand remplacement", cherchent à se faire succéder par leurs propres enfants, comme si le Cameroun était leur propriété privée ou leur plantation de cacao. Pendant ce temps, nous, enfants de l’arrière-pays et des quartiers populaires, sommes condamnés à des emplois précaires et au bensikin, malgré nos connaissances et nos diplômes. Nos parents ont subi ces injustices trop longtemps. Nous ne devons plus les accepter, ni pour nous ni pour nos enfants.

Et si nous aimons véritablement nos enfants, nous devons refuser de les voir grandir dans un environnement gangrené par l’injustice, la corruption et le favoritisme. L’avenir du Cameroun doit être fondé sur le travail, l’effort, la compétence et le mérite comme critères d’ascension sociale et de progrès. Cette vision ne pourra se réaliser qu’avec un engagement citoyen et politique massif des jeunes, des femmes, avec le soutien de la diaspora.

La prochaine élection présidentielle représente une opportunité historique pour notre jeunesse de faire le choix de l’alternance générationnelle. Nous avons besoin de dirigeants capables d’innover, de piloter la république, de suivre, de contrôler les chantiers de l’État, et de transformer le pays. Cette énergie, ce dynamisme, se trouvent dans la jeunesse. C’est un fait !

Oui, mes chers compatriotes,

Le Sénégal nous parle. Les vieux, au Cameroun, ont fait leur temps. Le temps de la jeunesse est enfin venu. J’invite ainsi tous les Camerounais âgés de 20 ans ou plus à s’inscrire massivement sur les listes électorales. Parce que l’alternance générationnelle sera l’enjeu central des prochaines élections.

Allez-vous choisir le statu quo, en reconduisant ceux qui ont détruit notre pays, pillé nos caisses, et sacrifié l’avenir des jeunes ? Ou alors, allez-vous voter pour un véritable changement, pour une nouvelle classe politique, pour la justice sociale, l’emploi, et l’entrepreneuriat jeune ?

Personnellement, je vote pour le changement. Notre pays a besoin de sang neuf et d’un véritable "rebranding" politique. La gérontocratie n’a plus sa place dans un Cameroun où plus de 70 % de la population a moins de 35 ans.

Aux leaders politiques, il est temps de faire le choix de la raison et de la logique, en tenant compte des réalités sociodémographiques de notre pays, dans toute stratégie de conquête du pouvoir. Il faut miser sur la jeunesse en responsabilisant les jeunes. Si l’opposition s’unit pour investir un candidat jeune à la prochaine présidentielle, alors, nous assisterons, à coup sûr, à une véritable révolution démocratique.

C’est pourquoi je vous annonce, en ce début d’année, le lancement de la Plateforme pour l’Alternance Générationnelle, visant à travailler à la mise en œuvre d’un projet encourageant l’investiture de candidats jeunes. Je crois fermement en la force d’une jeunesse unie, prête à provoquer le changement. Une jeunesse invincible, déterminée à bâtir un avenir digne pour elle-même et pour les générations à venir.

Bonne et heureuse année 2025 à toutes et à tous. 

Ibrahim Yiché
Président du Parti Action

 

 

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