Présidentielle 2025 : YOHEDA met la santé mentale au centre du débat électoral
Face à l’impact psychologique du climat électoral, YOHEDA, organisation présidée par le Dr Hemes Nkwa, a lancé l’Observatoire de la Santé Mentale en période Électorale au Cameroun (OSMEC), le 4 septembre 2025, lors d’une conférence de presse organisée à Yaoundé. Ce projet citoyen vise à prévenir et accompagner les troubles liés au stress politique.

Autour de la table, plusieurs experts ont pris la parole, notamment TITCHO Epse NZEKO’OH Micarême Durance, point focal santé mentale au sein de YOHEDA, et le Dr Andrea Finesse TCHUENKAM, project manager de l’OSMEC. Ils ont mis en lumière les enjeux psychosociaux liés aux périodes électorales, en rappelant que la polarisation politique et la violence verbale ou symbolique qui l’accompagnent constituent un facteur majeur de stress et de vulnérabilité psychologique. C’est dans ce contexte qu’OSMEC voit le jour, avec pour mission de prévenir, identifier et accompagner les cas de troubles psychosociaux directement liés au climat électoral.

Un outil citoyen face au stress électoral

Les données du bulletin épidémiologique de santé mentale de 2025 révèlent en effet que les troubles tels que la dépression et les psychoses connaissent une incidence préoccupante, notamment dans les régions du Centre et du Nord-Ouest où les chiffres atteignent des taux particulièrement élevés. Cependant, aucune donnée spécifique n’existe encore pour documenter l’impact direct de la période électorale sur la santé mentale au Cameroun, ce qui justifie pleinement la création d’un observatoire dédié.

Le projet OSMEC entend répondre à ce déficit par une approche complète. Il prévoit une vaste campagne de sensibilisation aussi bien sur le terrain que sur le digital, la mise en place d’un centre d’accueil spécialisé et d’une ligne d’écoute téléphonique pour accompagner les citoyens, ainsi qu’une veille permanente destinée à produire des rapports réguliers afin d’éclairer les décideurs et le grand public. À travers ces dispositifs, les promoteurs du projet espèrent toucher près d’un million de personnes, accompagner 500 citoyens via le numéro vert, assurer un suivi présentiel pour 300 autres et sensibiliser une centaine de leaders communautaires sur leur rôle dans la prévention des crises psychosociales en contexte électoral.

L’OSMEC repose sur une stratégie d’action claire. Elle inclut la mobilisation de psychologues bénévoles, la diffusion de capsules vidéos et de podcasts, l’organisation de forums de discussion avec la jeunesse autour du stress électoral et la création d’outils pratiques tels que des guides de santé mentale ou des webinaires accessibles à tous. Bien que le projet ait démarré avec zéro budget et soit encore en attente de financements, il se veut opérationnel grâce à l’engagement citoyen, au bénévolat et à la recherche de partenariats stratégiques.

Estimé à 100 000 €, le projet est pour l’instant financé sur fonds propres par YOHEDA, en attendant la mobilisation de partenaires techniques et financiers. Ce choix démontre la volonté de l’organisation de garantir le démarrage des activités, malgré les défis budgétaires, et d’assurer la continuité des actions prioritaires de sensibilisation et d’accompagnement.

Des résultats probants attendus

Les initiateurs ont prévu un calendrier d’activités s’étalant d’août 2025 à janvier 2026. Après le lancement officiel, les campagnes de sensibilisation et la mise en place des centres d’écoute se poursuivront en septembre. Le mois d’octobre sera consacré au renforcement du dispositif d’urgence psychosociale, tandis que novembre permettra d’ajuster les activités en fonction des tendances observées. En décembre, l’accent sera mis sur la cartographie des services et soins en santé mentale, et en janvier 2026, une table ronde de restitution viendra clôturer le projet avec la présentation d’un rapport final. Tout au long de cette période, un dispositif de veille, de suivi et d’évaluation continue garantira la qualité et l’efficacité des actions.

Avec le lancement d’OSMEC, YOHEDA confirme son rôle de pionnier dans la promotion de la santé et du développement en Afrique. L’organisation, dont la mission est de renforcer la place des jeunes dans la réalisation des Objectifs de Développement Durable, fait le pari audacieux de placer la santé mentale au cœur des enjeux électoraux au Cameroun. Ce projet novateur rappelle que la démocratie ne se mesure pas uniquement dans les urnes, mais également dans le bien-être psychologique des citoyens qui y participent.

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