HBK Forever (1) : Bedié, le PDCI-RDA et après ?
Nul n’a le droit d’effacer une seule page de l’histoire d’un pays, donc de l’histoire d’un peuple à travers la politique de ses dirigeants, même les plus controversés. Pages sombres comme pages de gloire font partie de l’héritage transmis aux jeunes générations pour qu’elles en fassent leur profit. C’est dans cette optique que nous allons vous faire lire une série d’articles en souvenir à celui qui fut le deuxième Président du pays de l’Eburnie.

La Côte d’Ivoire est depuis la nuit du 1er Août dernier endeuillée. Elle vient de perdre l’homme qui fut son deuxième Président entre 1993 et 1999, alors âgé de 89 ans. Leader du Parti Démocratique de la Côte d’Ivoire (PDCI), Il était depuis un demi-siècle l’une des figures les plus puissantes de la vie politique du pays, il se présentait comme celui qui a toujours protégé l’héritage politique du « vieux », Felix Houphouët Boigny.  

Qui est HKB ?

Né le 5 mai 1934 dans la localité de Dadiékro, au centre deN’Zueba en pays Baoulé. Il a connu une ascension politique rapide à partir de 1960. Il est membre du gouvernement d’Houphouët depuis 1961, ambassadeur de la Côte d’Ivoire aux Nations Unies et plus tard président de l’Assemblée nationale. Ce qui fera de lui la deuxième personnalité du pays dans les années 80.

Considéré par plusieurs comme le « fils du vieux » dû à la complicité qui existe entre les deux hommes, il sera celui qui prendra la succession politique d’Houphouët au lendemain de sa mort en 1993 jusqu’en Août 2023.

La prise en otage du PDCI-RDA

Considéré comme le seul et unique maître du PDCI au lendemain de la mort du « vieux » Houphouët Boigny, Bédié va pendant des années, cristalliser le parti autour  de son unique personnalité, faisant ainsi de lui le Président naturelle du parti. Ce dernier excluait et « coupait » la tête à tous ceux qui voulaient lui « voler » la vedette au sein du parti. 

On se rappelle de la crise intestine de 1993, l’opposant à Alassane Dramane Ouattara (ADO) après la mort du Président Felix Houphouët-Boigny. Alors Président de l’Assemblée nationale, il ne se présentait pas seulement comme“successeur constitutionnel” mais aussi comme successeur naturel de l’héritage de « vieux ». 

Ce dernier par tous les moyens a réussi à écarter l’ADO et tous autres militants s’intéressant à la présidence du parti, conduisant ainsi à une crise de leadership nouveau au sein de l’appareil politique.

Bédié mort, le PDCI et après ?

Le PDCI depuis 1993 a toujours reposé sur une seule figure. Celle du Président Henri Konan Bédié. Géré comme sa propriété privée, il mettait ainsi en doute, l’existence d’une relève préparée au sein du mouvement.

Que deviendra donc le PDCI après le départ de sa figure emblématique ? Le même sort que celui du FPI (le mouvement devient la proie des divisions intestines et des querelles internes, plus ou moins virulentes) dans les années 2011, après la chute du Président Laurent Gbagbo, lui est également réservé ?  

Fort de toutes ces modestes remarques, il se pose ici un challenge de portée inédite. Il s’agit, dans notre cas, de l’urgence d’impulser de nouveaux leaders politiques. L’histoire de l’UPC- Union des Populations du Camerounais- doit interpeller celle des partis politique comme le PDCI

Ce Mouvement camerounais créé en avril 1948, a réussi à faire de lui une organisation solide qui ne reposait pas sur une seule personne. Les hommes et femmes de ce Mouvement étaient tous au premier rang, quelles que soient les différentes fonctions occupées au sein du parti politique. 

L’assassinat de Ruben Um Nyobe, pionner du Mouvement en 1958 laissait croire au colonialiste français que le combat Upeciste allait s’achever. Au contraire, fort est de constater qu’il a plutôt été accentué au point de rayonner dans plusieurs autres zones. L’UPC avait balisé les voies du libéralisme du leadership. Ceci afin de disposer de plusieurs hommes forts.

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