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La nouvelle bachelière poursuivie pour diffamation est soutenue par un collectif d'avocats qui se sont constitués pro bono pour la défendre devant le juge du tribunal de première instance de Ngaoundéré. " Dans ce consortium se trouve les membres de l'Universal Lawyers and Human Rights Defense composée de six avocats. Il s'agit notamment de : Me Dominique Fousse, Me Moteng, Me Yanou, Me Massi, Me Oyie et Me Nwayin " indique le journaliste et lanceur d'Alerte Paul Chouta.
Son roman autobiographique "Mon Père Ou Mon Destin", bien que fictif, aborde avec audace des sujets sensibles tels que le poids des traditions, le mariage forcé, l'éducation des femmes et les violences conjugales. En prenant le village d'Idool, dans la commune de Belel, région de l'Adamaoua, comme cadre spatial pour son récit, elle met en lumière les défis et les préjugés qui persistent dans cette société. Le chef de ce village Mohaman Ahman, n'est pas d’accord avec elle sur le contenu de son roman. Il a ainsi décidé avec le soutien de sa population de porter plainte depuis le 18 mai contre l’auteur, laissant entendre que certains passages du roman pourraient les diffamer.
Cette œuvre littéraire, écrite dans un style émouvant, trouve des parallèles avec le travail d'autres écrivaines avant-gardistes, telles que Djaïli Amadou Amal, qui ont osé élever la voix des femmes dans des sociétés où elles étaient souvent marginalisées. L'écrivaine a d'ailleurs apporté son indéfectible soutien à Marzouka Oummou Hani et s'engage à l'accompagner à l'avenir.
Oummou Hani, musulmane et issue de la culture peule, est née le 1er mai 2006 à Ngaoundéré. Tout juste auréolée de son baccalauréat D obtenu récemment, elle a publié son roman "Mon Père Ou Mon Destin" qui expose également les pratiques patriarcales oppressives, les violences conjugales, le machisme et les superstitions auxquelles les femmes font face.
Dans cette œuvre de fiction percutante, l'auteure sensibilise également sur l'importance de l'éducation des filles. Malheureusement, ses détracteurs ne partagent pas cette vision progressiste et demandent un dédommagement exorbitant de 150 Millions, alléguant qu'elle aurait représenté un personnage ressemblant à un défunt ressortissant du village, accusé à tort de pratiques de sorcellerie.
Il est indiqué de rappeler que cette affaire tout au moins curieuse a suscité une vive émotion au sein de l'opinion publique aussi bien nationale qu'internationale. Une émotion dans un contexte marqué par la publication du rapport de ONU-Femmes sur le Cameroun qui met en lumière une croissance inquiétante des violences basée sur le genre en l'occurrence dans la partie septentrionale du Cameroun.
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1 commentaires
Quel est le dénouement de cette affaire ?
Au final, a t'elle eu tord de dénoncer certaines pratiques à travers sa plume ?