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Ainsi, constituée d'une douzaine d'experts des deux pays, elle devra tenter d'établir la vérité sur ce qui s'est réellement passé durant la période de la guerre d'indépendance, et son objectif est de faire la lumière sur l’action coloniale de la France au Cameroun durant la guerre d’indépendance, principalement en pays Bassa et Bamiléké . Une guerre longtemps passée sous silence.
De ce fait, l’artiste chanteur camerounais de renommée internationale, Blick bassy, a donc été choisi par le président français pour codiriger la « commission mémoire » chargée de clarifier le rôle de la France durant cette période sombre, notamment l’exécution du nationaliste Ruben Um Nyobe, leader de l’Union des populations du Cameroun (UPC), avec plusieurs de ses compagnons de lutte par l’armée française.
D’après Rfi, Blick Bassy s’occupera de l’aspect artistique tandis que Karine Ramondy coordonnera le volet recherche scientifique.
Il est à relever que le Président français avait promis une ouverture totale des archives sur la Guerre du Cameroun (1955-1971). « la commission va tenter de clarifier le rôle joué par la France dans ce que les historiens Cameroun. Une période de recherche s’étalant de 1945 à 1971 », précise Rfi.
Biographie des nommés
Blick Bassy
Né en 1974 à Yaoundé, Il est lauréat de plusieurs prix prestigieux dont le Grand prix SACEM des Musiques du Monde en 2019. Depuis qu’il s’est installé en France en 2005 pour y entamer une carrière solo, il a multiplié des titres qui rappellent les douloureuses périodes de persécution des africains noirs, comme en témoigne son dernier intitulé « 1958 » sorti en 2019. Par cet album de 11 titres, Blick Bassy rend hommage à Ruben Um Nyobé, le leader anticolonialiste de l'UPC, qui a été abattu par les troupes françaises le 13 septembre 1958, soit deux ans avant l'indépendance du pays. Comme Um Nyobé, Blick est issu de l'ethnie Bassa.
Karine Ramondy
Chercheuse-associée à l’Université Paris I Panthéon-Sorbonne, Karine Ramondy a fait des études coloniales son terrain de recherche. Elle a soutenu en 2018 sa thèse sur l’assassinat des leaders africains au tournant des années 60, comme « moment » de construction nationale et de régulation des relations internationales sous la direction de R. Frank et d’Elikia M’Bokolo. Ce pedigree lui confère a priori le profil de l’emploi, comme a su le percevoir le président Macron. Ses recherches s’articulent autour de l’Histoire de l’Afrique dans les relations internationales au XXème siècle, l’Histoire du panafricanisme et l’Histoire du corps. Elle est co-organisatrice du séminaire « Repenser les élites et le pouvoir : formations, circulations et mutations » à l’Université Paris-Dauphine et du laboratoire IRISSO dans le cadre au projet de recherche Poltur et elle a participé à l’ouvrage collectif « La mort du bourreau », paru sous la direction de Sévane Garibian aux Éditions Pétra sorti en 2016.
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